I.
NATURE ET PROPRIÉTÉS DES FLUIDES : Éléments fluidiques. (1-7.)
— Formation et propriétés du périsprit. (7-12.)
— Action des Esprits sur les fluides ; créations fluidiques ;
photographie de la pensée. (13-15.)
— Qualités des fluides. (16-21.)
II. EXPLICATION DE QUELQUES
PHÉNOMÈNES RÉPUTÉS SURNATURELS : Vue spirituelle
ou psychique ; double vue ; somnambulisme. Rêves.
(22-28.)
— Catalepsies ; résurrections. (29-30.)
— Guérisons. (31-34.)
— Apparitions ; transfigurations. (35-39.)
— Manifestations matérielles ; médiumnité. (40-44.)
— Obsessions et possessions. (45-49.)
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EXPLICATION
DE QUELQUES FAITS RÉPUTÉS SURNATURELS.
Vue spirituelle ou psychique ; double vue ; somnambulisme. Rêves.
22. — Le périsprit est le trait d’union entre la vie corporelle et la vie spirituelle : 2 c’est par lui que l’Esprit incarné est en continuel rapport avec les Esprits ; 3 c’est par lui enfin que s’accomplissent en l’homme des phénomènes spéciaux qui n’ont point leur cause première dans la matière tangible, et qui, pour cette raison, semblent surnaturels.
4 C’est dans les propriétés et le rayonnement du fluide périsprital qu’il faut chercher la cause de la double vue, ou vue spirituelle, qu’on peut aussi appeler vue psychique, dont beaucoup de personnes sont douées, souvent à leur insu, ainsi que de la vue somnambulique.
5 Le périsprit est l’organe sensitif de l’Esprit ; c’est par son intermédiaire que l’Esprit incarné a la perception des choses spirituelles qui échappent aux sens charnels. 6 Par les organes du corps, la vue, l’ouïe et les diverses sensations sont localisées et bornées à la perception des choses matérielles ; par le sens spirituel, ou psychique, elles sont généralisées ; l’Esprit voit, entend et sent par tout son être ce qui est dans la sphère du rayonnement de son fluide périsprital.
7
Ces phénomènes sont, chez l’homme, la manifestation de la vie spirituelle ;
c’est l’âme qui agit en dehors de l’organisme. 8
Dans la double vue, ou perception par le sens psychique, il ne voit
pas par les yeux du corps, bien que souvent, par habitude, il les dirige
vers le point sur lequel se porte son attention ; il voit par les
yeux de l’âme, et la preuve en est, c’est qu’il voit tout aussi bien
les yeux fermés, et au-delà de la portée du rayon visuel ; 9
il lit la pensée figurée dans le rayon fluidique. (nº 15.) n
23. — Quoique, pendant la vie, l’Esprit soit rivé au corps par le périsprit, il n’est pas tellement esclave, qu’il ne puisse allonger sa chaîne et se transporter au loin, soit sur la terre, soit sur quelque point de l’espace. 2 L’Esprit n’est qu’à regret attaché à son corps, parce que sa vie normale est la liberté, tandis que la vie corporelle est celle du serf attaché à la glèbe.
3
L’Esprit est donc heureux de quitter son corps, comme l’oiseau quitte
sa cage ; il saisit toutes les occasions de s’en affranchir, et
profite pour cela de tous les instants où sa présence n’est pas nécessaire
à la vie de relation. 4
C’est le phénomène désigné sous le nom d’émancipation de l’âme ;
il a toujours lieu dans le sommeil ; 5
toutes les fois que le corps repose et que les sens sont dans l’inactivité,
l’Esprit se dégage. (Livre
des Esprits, chap. VIII.)
6 Dans ces moments, l’Esprit vit de la vie spirituelle, tandis que le corps ne vit que de la vie végétative ; 7 il est en partie dans l’état où il sera après la mort ; il parcourt l’espace, s’entretient avec ses amis et d’autres Esprits libres ou incarnés comme lui.
8 Le lien fluidique qui le retient au corps n’est définitivement rompu qu’à la mort ; 9 la séparation complète n’a lieu que par l’extinction absolue de l’activité du principe vital. 10 Tant que le corps vit, l’Esprit, à quelque distance qu’il soit, y est instantanément rappelé dès que sa présence est nécessaire ; alors il reprend le cours de la vie extérieure de relation. 11 Parfois, au réveil, il conserve de ses pérégrinations un souvenir, une image plus ou moins précise, qui constitue le rêve ; 12 il en rapporte, dans tous les cas, des intuitions qui lui suggèrent des idées et des pensées nouvelles, et justifient le proverbe : La nuit porte conseil.
13 Ainsi s’expliquent également certains phénomènes caractéristiques du somnambulisme naturel et magnétique, de la catalepsie, de la léthargie, de l’extase, etc., et qui ne sont autres que les manifestations de la vie spirituelle. n
24. — Puisque la vue spirituelle ne s’effectue pas par les yeux du corps, c’est que la perception des choses n’a pas lieu par la lumière ordinaire : en effet, la lumière matérielle est faite pour le monde matériel ; 2 pour le monde spirituel, il existe une lumière spéciale dont la nature nous est inconnue, mais qui est sans doute une des propriétés du fluide éthéré affectée aux perceptions visuelles de l’âme. 3 Il y a donc la lumière matérielle et la lumière spirituelle. 4 La première a des foyers circonscrits dans les corps lumineux ; la seconde a son foyer partout : c’est la raison pour laquelle il n’y a pas d’obstacle à la vue spirituelle ; elle n’est arrêtée ni par la distance, ni par l’opacité de la matière ; l’obscurité n’existe pas pour elle. 5 Le monde spirituel est donc éclairé par la lumière spirituelle, qui a ses effets propres, comme le monde matériel est éclairé par la lumière solaire.
25. — L’âme, enveloppée de son périsprit, porte ainsi en elle son principe lumineux ; 2 pénétrant la matière en vertu de son essence éthérée, il n’y a pas de corps opaques pour sa vue.
3 Cependant, la vue spirituelle n’a ni la même étendue ni la même pénétration chez tous les Esprits ; 4 les purs Esprits seuls la possèdent dans toute sa puissance ; chez les Esprits inférieurs, elle est affaiblie par la grossièreté relative du périsprit qui s’interpose comme une sorte de brouillard.
5 Elle se manifeste à différents degrés chez les Esprits incarnés par le phénomène de la seconde vue, soit dans le somnambulisme naturel ou magnétique, soit à l’état de veille. 6 Selon le degré de puissance de la faculté, on dit que la lucidité est plus ou moins grande. 7 C’est à l’aide de cette faculté que certaines personnes voient l’intérieur de l’organisme et décrivent la cause des maladies.
26. — La vue spirituelle donne donc des perceptions spéciales qui, n’ayant pas pour siège les organes matériels, s’opèrent dans des conditions tout autres que la vue corporelle. Par cette raison, on ne peut en attendre des effets identiques et l’expérimenter par les mêmes procédés. 2 S’accomplissant en dehors de l’organisme, elle a une mobilité qui déjoue toutes les prévisions. 3 Il faut l’étudier dans ses effets et dans ses causes, et non par assimilation avec la vue ordinaire, qu’elle n’est pas destinée à suppléer, sauf des cas exceptionnels et que l’on ne saurait prendre pour règle.
27. — La vue spirituelle est nécessairement incomplète et imparfaite
chez les Esprits incarnés, et par conséquent sujette à des aberrations.
2
Ayant son siège dans l’âme elle-même, l’état de l’âme doit influer sur
les perceptions qu’elle donne. 3
Selon le degré de son développement, les circonstances et l’état moral
de l’individu, elle peut donner, soit dans le sommeil, soit à l’état
de veille : 4
1º la perception de certains faits matériels réels, comme la connaissance
d’événements qui se passent au loin, les détails descriptifs d’une localité,
les causes d’une maladie et les remèdes convenables ; 5
2º la perception de choses également réelles du monde spirituel, comme
la vue des Esprits ; 6
3º des images fantastiques créées par l’imagination, analogues aux créations
fluidiques de la pensée. (Voir
ci-dessus, nº 14.) 7
Ces créations sont toujours en rapport avec les dispositions morales
de l’Esprit qui les enfante. 8
C’est ainsi que la pensée de personnes fortement imbues et préoccupées
de certaines croyances religieuses leur présente l’enfer, ses fournaises,
ses tortures et ses démons, tels quelles se les figurent : c’est
parfois toute une épopée ; 9
les païens voyaient l’Olympe et le Tartare, comme les chrétiens voient
l’enfer et le paradis. 10
Si, au réveil, ou au sortir de l’extase, ces personnes conservent un
souvenir précis de leurs visions, elles les prennent pour des réalités
et des confirmations de leurs croyances, tandis que ce n’est qu’un produit
de leurs propres pensées. n
11
Il y a donc un choix très rigoureux à faire dans les visions extatiques
avant de les accepter. 12
Le remède à la trop grande crédulité, sous ce rapport, est l’étude des
lois qui régissent le monde spirituel.
28. — Les rêves proprement dits présentent les trois natures de visions décrites ci-dessus. 2 C’est aux deux premières qu’appartiennent les rêves à prévisions, pressentiments et avertissements ; n 3 c’est dans la troisième, c’est-à-dire dans les créations fluidiques de la pensée, qu’on peut trouver la cause de certaines images fantastiques qui n’ont rien de réel par rapport à la vie matérielle, mais qui ont, pour l’Esprit, une réalité parfois telle, que le corps en subit le contrecoup, et qu’on a vu les cheveux blanchir sous l’impression d’un rêve. 4 Ces créations peuvent être provoquées : par les croyances exaltées ; 5 par des souvenirs rétrospectifs ; 6 par les goûts, les désirs, les passions, la crainte, les remords ; 7 par les préoccupations habituelles ; 8 par les besoins du corps, ou une gêne dans les fonctions de l’organisme ; 9 enfin, par d’autres Esprits, dans un but bienveillant ou malveillant, selon leur nature. n
29. — La matière inerte est insensible ; le fluide périsprital l’est également, mais il transmet la sensation au centre sensitif qui est l’Esprit. 2 Les lésions douloureuses du corps se répercutent donc dans l’Esprit comme un choc électrique, par l’intermédiaire du fluide périsprital dont les nerfs paraissent être les fils conducteurs. 3 C’est l’influx nerveux des physiologistes, qui, ne connaissant pas les rapports de ce fluide avec le principe spirituel, n’ont pu s’en expliquer tous les effets.
4
Cette interruption peut avoir lieu par la séparation d’un membre ou
la section d’un nerf, mais aussi, partiellement ou d’une manière générale,
et sans aucune lésion, dans les moments d’émancipation, de grande surexcitation
ou préoccupation de l’Esprit. 5
Dans cet état, l’Esprit ne songe plus au corps, et dans sa fiévreuse
activité, il attire, pour ainsi dire, à lui le fluide périsprital qui,
se retirant de la surface, y produit une insensibilité momentanée. 6
On pourrait encore admettre qu’en certaines circonstances, il se produit,
dans le fluide périsprital même, une modification moléculaire qui lui
ôte temporairement la propriété de transmission. 7
C’est ainsi que, souvent, dans l’ardeur du combat, un militaire ne s’aperçoit
pas qu’il est blessé ; qu’une personne dont l’attention est concentrée
sur un travail, n’entend pas le bruit qui se fait autour d’elle. 8
C’est un effet analogue, mais plus prononcé, qui a lieu chez certains
somnambules, dans la léthargie et la catalepsie. 9
C’est ainsi, enfin, qu’on peut expliquer l’insensibilité des convulsionnaires
et de certains martyrs. (Revue spirite, janvier 1868 : Étude
sur les Aïssaouas.)
10 La paralysie n’a pas du tout la même cause : ici l’effet est tout organique ; ce sont les nerfs eux-mêmes, les fils conducteurs qui ne sont plus aptes à la circulation fluidique ; ce sont les cordes de l’instrument qui sont altérées.
30. — Dans certains états pathologiques, alors que l’Esprit n’est plus dans le corps, et que le périsprit n’y adhère que par quelques points, le corps a toutes les apparences de la mort, et l’on est dans le vrai absolu en disant que la vie ne tient qu’à un fil. 2 Cet état peut durer plus ou moins longtemps ; certaines parties du corps peuvent même entrer en décomposition, sans que la vie soit définitivement éteinte. 3 Tant que le dernier fil n’est pas rompu, l’Esprit peut, soit par une action énergique de sa propre volonté, soit par influx fluidique étranger, également puissant, être rappelé dans le corps. 4 Ainsi s’expliquent certaines prolongations de la vie contre toute probabilité, et certaines prétendues résurrections. C’est la plante qui repousse parfois avec une seule fibrille de la racine ; 5 qmais quand les dernières molécules du corps fluidique se sont détachées du corps charnel, ou quand ce dernier est dans un état de dégradation irréparable, tout retour à la vie devient impossible. n
31. — Le fluide universel est, comme on l’a vu, l’élément primitif du corps charnel et du périsprit, qui n’en sont que des transformations. 2 Par l’identité de sa nature, ce fluide, condensé dans le périsprit, peut fournir au corps les principes réparateurs ; l’agent propulseur est l’Esprit, incarné ou désincarné, qui infiltre dans un corps détérioré une partie de la substance de son enveloppe fluidique. 3 La guérison s’opère par la substitution d’une molécule saine à une molécule malsaine. 4 La puissance guérissante sera donc en raison de la pureté de la substance inoculée ; 5 elle dépend encore de l’énergie de la volonté, qui provoque une émission fluidique plus abondante et donne au fluide une plus grande force de pénétration ; 6 enfin, des intentions qui animent celui qui veut guérir, qu’il soit homme ou Esprit. 7 Les fluides qui émanent d’une source impure sont comme des substances médicales altérées.
32. — Les effets de l’action fluidique sur les malades sont extrêmement variés, selon les circonstances ; cette action est quelquefois lente et réclame un traitement suivi, comme dans le magnétisme ordinaire ; d’autres fois, elle est rapide comme un courant électrique. 2 Il est des personnes douées d’une puissance telle, qu’elles opèrent sur certains malades des guérisons instantanées par la seule imposition des mains, ou même par un seul acte de la volonté. 3 Entre les deux pôles extrêmes de cette faculté, il y a des nuances à l’infini. Toutes les guérisons de ce genre sont des variétés du magnétisme et ne diffèrent que par la puissance et la rapidité de l’action. 4 Le principe est toujours le même : c’est le fluide qui joue le rôle d’agent thérapeutique, et dont l’effet est subordonné à sa qualité et à des circonstances spéciales.
33. — L’action magnétique peut se produire de plusieurs manières : 1º Par le fluide même du magnétiseur ; c’est le magnétisme proprement dit, ou magnétisme humain, dont l’action est subordonnée à la puissance et surtout à la qualité du fluide ;
2º Par le fluide des Esprits agissant directement et sans intermédiaire sur un incarné, soit pour guérir ou calmer une souffrance, soit pour provoquer le sommeil somnambulique spontané, soit pour exercer sur l’individu une influence physique ou morale quelconque. C’est le magnétisme spirituel, dont la qualité est en raison des qualités de l’Esprit ; n
3º Par le fluide que les Esprits déversent sur le magnétiseur et auquel celui-ci sert de conducteur. C’est le magnétisme mixte, semi-spirituel ou, si l’on veut, humano-spirituel. Le fluide spirituel, combiné avec le fluide humain, donne à ce dernier les qualités qui lui manquent. Le concours des Esprits, en pareille circonstance, est parfois spontané, mais le plus souvent il est provoqué par l’appel du magnétiseur.
34. — La faculté de guérir par l’influence fluidique est très commune, et peut se développer par l’exercice ; 2 mais celle de guérir instantanément par l’imposition des mains est plus rare, et son apogée peut être considéré comme exceptionnel. 3 Cependant on a vu à diverses époques, et presque chez tous les peuples, des individus qui la possédaient à un degré éminent. En ces derniers temps, on en a vu plusieurs exemples remarquables, dont l’authenticité ne peut être contestée. 4 Puisque ces sortes de guérisons reposent sur un principe naturel, et que le pouvoir de les opérer n’est pas un privilège, c’est qu’elles ne sortent pas de la nature et qu’elles n’ont de miraculeux que l’apparence. n
35. — Le périsprit est invisible pour nous dans son état normal, mais, comme il est formé de matière éthérée, l’Esprit peut, dans certains cas, lui faire subir, par un acte de sa volonté, une modification moléculaire qui le rende momentanément visible. 2 C’est ainsi que se produisent les apparitions, qui, pas plus que les autres phénomènes, ne sont en dehors des lois de la nature. Celui-ci n’est pas plus extraordinaire que celui de la vapeur, qui est invisible quand elle est très raréfiée, et qui devient visible quand elle est condensée.
3 Selon le degré de condensation du fluide périsprital, l’apparition est quelquefois vague et vaporeuse ; d’autres fois, elle est plus nettement définie ; d’autres fois, enfin, elle a toutes les apparences de la matière tangible ; elle peut même aller jusqu’à la tangibilité réelle, au point qu’on peut se méprendre sur la nature de l’être qu’on a devant soi.
4 Les apparitions vaporeuses sont fréquentes, et il arrive assez souvent que des individus se présentent ainsi, après leur mort, aux personnes qu’ils ont affectionnées. 5 Les apparitions tangibles sont plus rares, quoiqu’il y en ait d’assez nombreux exemples, parfaitement authentiques. 6 Si l’Esprit veut se faire connaître, il donnera à son enveloppe tous les signes extérieurs, qu’il avait de son vivant. n
36. — Il est à remarquer que les apparitions tangibles n’ont que les apparences de la matière charnelle, mais ne sauraient en avoir les qualités ; 2 en raison de leur nature fluidique, elles ne peuvent avoir la même cohésion, parce que, en réalité, ce n’est pas de la chair. 3 Elles se forment instantanément et disparaissent de même, ou s’évaporent par la désagrégation des molécules fluidiques. 4 Les êtres qui se présentent dans ces conditions ne naissent ni ne meurent comme les autres hommes ; on les voit et on ne les voit plus, sans savoir d’où ils viennent, comment ils sont venus, ni où ils vont ; on ne pourrait pas les tuer, ni les enchaîner, ni les incarcérer, puisqu’ils n’ont pas de corps charnel ; les coups qu’on leur porterait frapperaient dans le vide.
5 Tel est le caractère des agénères, avec lesquels on peut s’entretenir sans se douter de ce qu’ils sont, mais qui ne font jamais de longs séjours, et ne peuvent devenir les commensaux habituels d’une maison, ni figurer parmi les membres d’une famille.
6 Il y a, d’ailleurs, dans toute leur personne, dans leurs allures, quelque chose d’étrange et d’insolite qui tient de la matérialité et de la spiritualité : 7 leur regard, vaporeux et pénétrant tout à la fois, n’a pas la netteté du regard par les yeux de la chair ; 8 leur langage bref et presque toujours sentencieux, n’a rien de l’éclat et de la volubilité du langage humain ; 9 leur approche fait éprouver une sensation particulière indéfinissable de surprise qui inspire une sorte de crainte, 10 et, tout en les prenant pour des individus pareils à tout le monde, on se dit involontairement : Voilà un être singulier. n
37. — Le périsprit étant le même chez les incarnés et chez les désincarnés, par un effet complètement identique, un Esprit incarné peut apparaître, dans un moment de liberté, sur un autre point que celui où son corps repose, sous ses traits habituels et avec tous les signes de son identité. 2 C’est ce phénomène, dont on a des exemples authentiques, qui a donné lieu à la croyance aux hommes doubles. n
38. — Un effet particulier à ces sortes de phénomènes, c’est que les apparitions vaporeuses et même tangibles ne sont pas perceptibles indistinctement par tout le monde ; 2 les Esprits ne se montrent que quand ils veulent et à qui ils veulent. 3 Un Esprit pourrait donc apparaître dans une assemblée à un ou à plusieurs assistants, et n’être pas vu des autres. 4 Cela vient de ce que ces sortes de perceptions s’effectuent par la vue spirituelle, et non par la vue charnelle ; 5 car non seulement la vue spirituelle n’est pas donnée à tout le monde, mais elle peut au besoin être retirée, par la volonté de l’Esprit, de celui à qui il ne veut pas se montrer, comme il peut la donner momentanément, s’il le juge nécessaire.
6 La condensation du fluide périsprital dans les apparitions, même jusqu’à la tangibilité, n’a donc pas les propriétés de la matière ordinaire : sans cela, les apparitions, étant perceptibles par les yeux du corps, le seraient par toutes les personnes présentes. n
39. — L’Esprit pouvant opérer des transformations dans la contexture de son enveloppe périspritale, et cette enveloppe rayonnant autour du corps comme une atmosphère fluidique, un phénomène analogue à celui des apparitions peut se produire à la surface même du corps. 2 Sous la couche fluidique, la figure réelle du corps peut s’effacer plus ou moins complètement et revêtir d’autres traits ; ou bien les traits primitifs vus à travers la couche fluidique modifiée, comme à travers un prisme, peuvent prendre une autre expression. 3 Si l’Esprit incarné, sortant du terre à terre, s’identifie avec les choses du monde spirituel, l’expression d’une figure laide peut devenir belle, radieuse, et parfois même lumineuse ; si, au contraire, l’esprit est exalté par de mauvaises passions, une figure belle peut prendre un aspect hideux.
4 C’est ainsi que s’opèrent les transfigurations, qui sont toujours un reflet des qualités et des sentiments prédominants de l’Esprit. 5 Ce phénomène est donc le résultat d’une transformation fluidique ; c’est une sorte d’apparition périspritale qui se produit sur le corps même vivant et quelquefois au moment de la mort, au lieu de se produire au loin, comme dans les apparitions proprement dites. 6 Ce qui distingue les apparitions de ce genre, c’est que généralement elles sont perceptibles par tous les assistants et par les yeux du corps, précisément parce qu’elles ont pour base la matière charnelle visible, tandis que, dans les apparitions purement fluidiques, il n’y a point de matière tangible. n
40. — Les phénomènes des tables mouvantes et parlantes, de la suspension éthéréenne des corps graves, de l’écriture médianimique, aussi anciens que le monde, mais vulgaires aujourd’hui, donnent la clef de quelques phénomènes analogues spontanés auxquels, dans l’ignorance de la loi qui les régit, on avait attribué un caractère surnaturel et miraculeux. 2 Ces phénomènes reposent sur les propriétés du fluide périsprital, soit des incarnés, soit des Esprits libres.
41. — C’est à l’aide de son périsprit que l’Esprit agissait sur son corps vivant ; 2 c’est encore avec ce même fluide qu’il se manifeste en agissant sur la matière inerte, qu’il produit les bruits, les mouvements de tables et autres objets qu’il soulève, renverse ou transporte. 3 Ce phénomène n’a rien de surprenant, si l’on considère que, parmi nous, les plus puissants moteurs se trouvent dans les fluides les plus raréfiés et même impondérables, comme l’air, la vapeur et l’électricité.
4 C’est également à l’aide de son périsprit que l’esprit fait écrire, parler ou dessiner les médiums ; 5 n’ayant pas de corps tangible pour agir ostensiblement quand il veut se manifester, il se sert du corps du médium, dont il emprunte les organes, qu’il fait agir comme si c’était son propre corps, et cela par l’effluve fluidique qu’il déverse sur lui.
42. — C’est par le même moyen que l’Esprit agit sur la table, soit pour la faire mouvoir sans signification déterminée, soit pour lui faire frapper des coups intelligents indiquant les lettres de l’alphabet, pour former des mots et des phrases, phénomène désigné sous le nom de typtologie.
2 La table n’est ici qu’un instrument dont il se sert, comme il fait du crayon pour écrire ; il lui donne une vitalité momentanée par le fluide dont il la pénètre, mais il ne s’identifie point avec elle. 3 Les personnes qui, dans leur émotion, en voyant se manifester un être qui leur est cher, embrassent la table, font un acte ridicule, car c’est absolument comme si elles embrassaient le bâton dont un ami se sert pour frapper des coups. Il en est de même de celles qui adressent la parole à la table, comme si l’Esprit était enfermé dans le bois, ou comme si le bois était devenu Esprit.
4 Lorsque des communications ont lieu par ce moyen, il faut se représenter l’Esprit, non dans la table, mais à côté, tel qu’il était de son vivant, et tel qu’on le verrait si, à ce moment, il pouvait se rendre visible. 5 La même chose a lieu dans les communications par l’écriture ; on verrait l’Esprit à côté du médium, dirigeant sa main ou lui transmettant sa pensée par un courant fluidique.
43. — Lorsque la table se détache du sol et flotte dans l’espace sans
point d’appui, l’Esprit ne la soulève pas à force de bras, mais l’enveloppe
et la pénètre d’une sorte d’atmosphère fluidique qui neutralise l’effet
de la gravitation, comme le fait l’air pour les ballons et les cerfs-volants.
2
Le fluide dont elle est pénétrée lui donne momentanément une légèreté
spécifique plus grande. Lorsqu’elle est clouée au sol, elle est dans
un cas analogue à celui de la cloche pneumatique sous laquelle on fait
le vide. 3
Ce ne sont ici que des comparaisons pour montrer l’analogie des effets,
et non la similitude absolue des causes. (Livre
des Médiums, chap. VI.)
4 On comprend, d’après cela, qu’il n’est pas plus difficile à l’Esprit d’enlever une personne que d’enlever une table, de transporter un objet d’un endroit à un autre, ou de le lancer quelque part ; ces phénomènes se produisent par la même loi. n
5 Lorsque la table poursuit quelqu’un, ce n’est pas l’Esprit qui court, car il peut rester tranquillement à la même place, mais il lui donne l’impulsion par un courant fluidique à l’aide duquel il la fait mouvoir à son gré.
6 Lorsque des coups se font entendre dans la table ou ailleurs, l’Esprit ne frappe ni avec sa main, ni avec un objet quelconque ; il dirige sur le point d’où part le bruit un jet de fluide qui produit l’effet d’un choc électrique. 7 Il modifie le bruit, comme on peut modifier les sons produits par l’air. n
44. — Un phénomène très fréquent dans la médiumnité, c’est l’aptitude de certains médiums à écrire dans une langue qui leur est étrangère ; à traiter par la parole ou l’écriture des sujets hors de la portée de leur instruction. 2 Il n’est pas rare d’en voir qui écrivent couramment sans avoir appris à écrire ; d’autres qui font de la poésie sans avoir jamais su faire un vers de leur vie ; d’autres dessinent, peignent, sculptent, composent de la musique, jouent d’un instrument, sans connaître le dessin, la peinture, la sculpture ou la science musicale. 3 Il est très fréquent qu’un médium écrivain reproduise, à s’y méprendre, l’écriture et la signature que les Esprits qui se communiquent par lui avaient de leur vivant, quoiqu’il ne les ait jamais connus.
4 Ce phénomène n’est pas plus merveilleux que de voir un enfant écrire quand on lui conduit la main : on peut ainsi lui faire exécuter tout ce qu’on veut. 5 On peut faire écrire le premier venu dans une langue quelconque en lui dictant les mots lettre à lettre. 6 On comprend qu’il puisse en être de même dans la médiumnité, si l’on se reporte à la manière dont les Esprits se communiquent aux médiums, qui ne sont pour eux, en réalité, que des instruments passifs 7 Mais si le médium possède le mécanisme, s’il a vaincu les difficultés pratiques, si les expressions lui sont familières, s’il a enfin dans son cerveau les éléments de ce que l’Esprit veut lui faire exécuter, il est dans la position de l’homme qui sait lire et écrire couramment ; le travail est plus facile et plus rapide ; l’Esprit n’a plus qu’à transmettre la pensée que son interprète reproduit par les moyens dont il dispose.
8 L’aptitude d’un médium à des choses qui lui sont étrangères tient souvent aussi aux connaissances qu’il a possédées dans une autre existence, et dont son Esprit a conservé l’intuition. 9 S’il a été poète ou musicien, par exemple, il aura plus de facilité à s’assimiler la pensée poétique ou musicale qu’on veut lui faire reproduire. 10 La langue qu’il ignore aujourd’hui peut lui avoir été familière dans une autre existence : de là, pour lui, une aptitude plus grande à écrire médianimiquement dans cette langue. n
45. — Les mauvais Esprits pullulent autour de la terre, par suite de l’infériorité morale de ses habitants. 2 Leur action malfaisante fait partie des fléaux auxquels l’humanité est en butte ici-bas.
3 L’obsession, qui est un des effets de cette action, comme les maladies et toutes les tribulations de la vie, doit donc être considérée comme une épreuve ou une expiation, et acceptée comme telle.
4 L’obsession est l’action persistante qu’un mauvais Esprit exerce sur un individu. 5 Elle présente des caractères très différents, depuis la simple influence morale sans signes extérieurs sensibles, jusqu’au trouble complet de l’organisme et des facultés mentales. 6 Elle oblitère toutes les facultés médianimiques ; 7 dans la médiumnité auditive et psychographique, elle se traduit par l’obstination d’un Esprit à se manifester à l’exclusion de tous autres.
46. — De même que les maladies sont le résultat des imperfections physiques qui rendent le corps accessible aux influences pernicieuses extérieures l’obsession est toujours celui d’une imperfection morale qui donne prise à un mauvais Esprit. 2 A une cause physique, on oppose une force physique ; à une cause morale, 3 il faut opposer une force morale. Pour préserver des maladies, on fortifie le corps ; pour garantir de l’obsession, il faut fortifier l’âme ; 4 de là, pour l’obsédé, la nécessité de travailler à sa propre amélioration, ce qui suffit le plus souvent pour le débarrasser de l’obsesseur, sans le secours de personnes étrangères. 5 Ce secours devient nécessaire quand l’obsession dégénère en subjugation et en possession, car alors le patient perd parfois sa volonté et son libre arbitre.
6 L’obsession est presque toujours le fait d’une vengeance exercée par un Esprit, et qui le plus souvent a sa source dans les rapports que l’obsédé a eus avec lui dans une précédente existence.
7 Dans les cas d’obsession grave, l’obsédé est comme enveloppé et imprégné d’un fluide pernicieux qui neutralise l’action des fluides salutaires et les repousse. 8 C’est de ce fluide qu’il faut le débarrasser ; or, un mauvais fluide ne peut être repoussé par un mauvais fluide. 9 Par une action identique à celle du médium guérisseur dans les cas de maladie, il faut expulser le fluide mauvais à l’aide d’un fluide meilleur.
10 Ceci est l’action mécanique, mais qui ne suffit pas toujours ; il faut aussi, et surtout, agir sur l’être intelligent auquel il faut avoir le droit de parler avec autorité, et cette autorité n’est donnée qu’à la supériorité morale ; plus celle-ci est grande, plus l’autorité est grande.
11 Ce n’est pas tout encore : pour assurer la délivrance, il faut amener l’Esprit pervers à renoncer à ses mauvais desseins ; 12 il faut faire naître en lui le repentir et le désir du bien, à l’aide d’instructions habilement dirigées, dans des évocations particulières faites en vue de son éducation morale ; 13 alors on peut avoir la douce satisfaction de délivrer un incarné et de convertir un Esprit imparfait.
14
La tâche est rendue plus facile quand l’obsédé, comprenant sa situation,
apporte son concours de volonté et de prière ; 15
il n’en est pas ainsi quand celui-ci, séduit par l’Esprit trompeur,
se fait illusion sur les qualités de son dominateur, et se complaît
dans l’erreur où ce dernier le plonge ; car alors, loin de seconder,
il repousse toute assistance. 16
C’est le cas de la fascination, toujours infiniment plus rebelle que
la subjugation la plus violente. (Livre
des Médiums, chap. XXIII.)
17 Dans tous les cas d’obsession, la prière est le plus puissant auxiliaire pour agir contre l’Esprit obsesseur. n
47. — Dans l’obsession, l’Esprit agit extérieurement à l’aide de son périsprit, qu’il identifie avec celui de l’incarné ; ce dernier se trouve alors enlacé comme dans un réseau et contraint d’agir contre sa volonté.
2
Dans la possession, au lieu d’agir extérieurement, l’Esprit libre se
substitue, pour ainsi dire, à l’Esprit incarné ; 3
il fait élection de domicile dans son corps, sans cependant que celui-ci
le quitte définitivement, ce qui ne peut avoir lieu qu’à la mort. 4
La possession est donc toujours temporaire et intermittente, car un
Esprit désincarné ne peut prendre définitivement le lieu et place d’un
Esprit incarné, attendu que l’union moléculaire du périsprit et du corps
ne peut s’opérer qu’au moment de la conception. (Chap.
XI, nº 18.)
5 L’Esprit, en possession momentanée du corps, s’en sert comme du sien propre ; il parle par sa bouche, voit par ses yeux, agit avec ses bras, comme il l’eût fait de son vivant. 6 Ce n’est plus comme dans la médiumnité parlante, où l’Esprit incarné parle en transmettant la pensée d’un Esprit désincarné ; c’est ce dernier lui-même qui parle et qui agit, et si on l’a connu de son vivant, on le reconnaît à son langage, à sa voix, à ses gestes et jusqu’à l’expression de sa physionomie.
48. — L’obsession est toujours le fait d’un Esprit malveillant. 2 La possession peut être le fait d’un bon Esprit qui veut parler et, pour faire plus d’impression sur ses auditeurs, emprunte le corps d’un incarné, que celui-ci lui prête volontairement, comme on prête son habit. 3 Cela se fait sans aucun trouble ni malaise, et pendant ce temps l’Esprit se trouve en liberté comme dans l’état d’émancipation, et le plus souvent il se tient à côté de son remplaçant pour l’écouter.
4 Quand l’Esprit possesseur est mauvais, les choses se passent autrement ; il n’emprunte pas le corps, il s’en empare si le titulaire n’est pas de force morale à lui résister. 5 Il le fait par méchanceté envers celui-ci, qu’il torture et martyrise de toutes les manières, jusqu’à vouloir le faire périr, soit par la strangulation, soit en le poussant dans le feu ou autres endroits dangereux. 6 Se servant des membres et des organes du malheureux patient, il blasphème, il injurie et maltraite ceux qui l’entourent ; il se livre à ces excentricités et à des actes qui ont tous les caractères de la folie furieuse.
7 Les faits de ce genre, à différents degrés d’intensité, sont très nombreux, et beaucoup de cas de folie n’ont pas d’autre cause. 8 Souvent, il s’y joint des désordres pathologiques qui ne sont que consécutifs, et contre lesquels les traitements médicaux sont impuissants, tant que subsiste la cause première. 9 Le Spiritisme, en faisant connaître cette source d’une partie des misères humaines, indique le moyen d’y remédier : ce moyen est d’agir sur l’auteur du mal, qui, étant un être intelligent, doit être traité par l’intelligence. n
49. — L’obsession et la possession sont le plus souvent individuelles, mais parfois elles sont épidémiques. 2 Lorsqu’une nuée de mauvais Esprits s’abat sur une localité, c’est comme lorsqu’une troupe d’ennemis vient l’envahir. Dans ce cas, le nombre d’individus atteints peut être considérable. n
[1] Faits de double vue et de lucidité somnambulique rapportés dans la Revue spirite : janvier 1858, page 25 ; — novembre 1858, page 213 ; — juillet 1861, page 197 ; — novembre 1865, page 352.
[2] Exemples de léthargie et de catalepsie : Revue spirite : Madame Schwabenhaus, septembre 1858, page 255 ; — La jeune cataleptique de Souabe, janvier 1866, page 18.
[3] C’est ainsi qu’on peut expliquer les visions de la sœur Elmerich, qui, se reportant au temps de la passion du Christ, dit avoir vu des choses matérielles qui n’ont jamais existé que dans les livres qu’elle a lus ; celles de madame Cantanille (Revue spirite, août 1866, p. 240), et une partie de celles de Swedenborg.
[4] Voir ci-après, chap. XVI, Théorie de la prescience, nº 1, 2, 3.
[5] Revue spirite, juin 1866, page 172 ; — septembre 1866, p. 284. — Livre des Esprits, chap. VIII, nº 400.
[6] Exemples : Revue spirite, Le docteur Cardon, août 1863, page 251 ; — La femme corse, mai 1866, page 134.
[7] Exemples : Revue spirite, février 1863, page 64 ; — avril 1865, page 113 ; — septembre 1865, page 264.
[8] Exemples de guérisons instantanées rapportées dans la Revue spirite : Le prince de Hohenlohe, décembre 1866, page 368 ; — Jacob, octobre et novembre 1866, pages 312 et 345 ; octobre et novembre 1867, pages 306 et 339 ; — Simonet, août 1867, page 232 ; — Caïd Hassa., octobre 1867, page 303 ; — Le curé Gassner, novembre 1867, page 331.
[9] Livre des Médiums, chap. VI et VII.
[10] Exemples d’apparitions vaporeuses ou tangibles et d’agénères : Revue spirite, janvier 1858, page 24 ; — octobre 1858, page 291 ; — février 1859, page 38 ; — mars 1859, page 80 ; janvier 1859, page 11 ; — novembre 1859, page 303 ; août 1859, page 210 ; — avril 1860, page 117 ; — mai 1860, page 150 ; — juillet 1861, page 199 ; — avril 1866, page 120 ; — Le laboureur Martin, présenté à Louis XVIII, détails complets ; décembre 1866, page 353.
[11] Exemples d’apparitions de personnes vivantes : Revue spirite, décembre 1858, pages 329 et 331 ; — février 1859, page 41 ; — août 1859, page 197 ; — novembre 1860, page 356.
[12] Il ne faut accepter qu’avec une extrême réserve les récits d’apparitions purement individuelles qui, dans certains cas, pourraient être l’effet de l’imagination surexcitée, et parfois une invention faite dans un but intéressé. Il convient donc de tenir un compte scrupuleux des circonstances, de l’honorabilité de la personne, ainsi que de l’intérêt qu’elle pourrait avoir à abuser de la crédulité d’individus trop confiants.
[13]
Exemple et théorie de la transfiguration, Revue spirite, mars
1859, page 62. (Livre des Médiums, chap.
VII, page 142.)
[14] Tel est le principe du phénomène des apports ; phénomène très réel, mais qu’il convient de n’accepter qu’avec une extrême réserve, car c’est un de ceux qui se prêtent le plus à l’imitation et à la jonglerie. L’honorabilité irrécusable de la personne qui les obtient, son désintéressement absolu matériel et moral, et le concours des circonstances accessoires, doivent être pris en sérieuse considération. Il faut surtout se défier de la trop grande facilité avec laquelle de tels effets sont produits, et tenir pour suspects ceux qui se renouvellent trop fréquemment et pour ainsi dire à volonté ; les prestidigitateurs font des choses plus extraordinaires.
Le soulèvement d’une personne est un fait non moins positif, mais beaucoup plus rare peut-être, parce qu’il est plus difficile de l’imiter. Il est notoire que M. Home s’est plus d’une fois élevé jusqu’au plafond en faisant le tour de la salle. On dit que saint Cupertin avait la même faculté, ce qui n’est pas plus miraculeux pour l’un que pour l’autre.
[15] Exemples de manifestations matérielles et de perturbations par les Esprits : Revue spirite, Jeune fille des Panoramas, janvier 1858, page 13 ; — Mademoiselle Clairon, février 1858, page 44 ; — Esprit frappeur de Bergzabern, récit complet, mai, juin, juillet 1858, pages 125, 153, 184 ; — Dibbelsdorf, août 1858, page 219 ; — Boulanger de Dieppe, mars 1860, page 76 ; — Marchand de Saint-Pétersbourg, avril 1860, page 115 ; — Rue des Noyers, août 1860, page 236 ; — Esprit frappeur de l’Aube, janvier 1861, page 23 ; — Id. au seizième siècle, janvier 1864, page 32 ; — Poitiers, mai 1864, page 156, et mai 1865, page 134 ; sœur Marie, juin 1864, page 185 ; — Marseille, avril 1865, page 121 ; — Fives, août 1865, page 225 ; — Les rats d’Equihem, février 1866, page 55.
[16] L’aptitude de certaines personnes pour des langues qu’elles savent, pour ainsi dire, sans les avoir apprises, n’a pas d’autre cause qu’un souvenir intuitif de ce qu’elles ont su dans une autre existence. L’exemple du poète Méry, rapporté dans la Revue spirite de novembre 1864, page 328, en est une preuve. Il est évident que si M. Méry eût été médium dans sa jeunesse, il aurait écrit en latin aussi facilement qu’en français, et l’on aurait crié au prodige.
[17]
[Voir
remarque du compilateur.]
[18] Exemples de cures d’obsessions et de possessions : Revue spirite, décembre 1863, page 373 ; janvier 1864, page 11 ; — juin 1864, page 168 ; — janvier 1865, page 5 ; — juin 1865, page 172 ; février 1866, page 38 ; — juin 1867, page 174.
[19] C’est une épidémie de ce genre qui sévit depuis quelques années
dans le village de Morzine, en Savoie. (voir la
relation complète de cette épidémie dans la Revue spirite
de décembre 1862, page 353 ; janvier, février, avril et mai 1863,
pages 1, 33, 101, 133.)
Il y a deux images de ce chapitre dans le service Google
- Recherche de livres (Première
édition - 1868) et (Cinquième
édition - 1872.)