Le Chemin Écriture du Spiritisme Chrétien.
Doctrine spirite - 1re partie. ©

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Revue spirite — Année IX — Décembre 1866.

(Langue portugaise)

LE PRINCE DE HOHENLOHE, MÉDIUM GUÉRISSEUR.

1. — La médiumnité guérissante est à l’ordre du jour, et tout ce qui se rattache à cette question offre un intérêt d’actualité. Nous empruntons à la Vérité de Lyon,  †  du 21 octobre 1866, l’article suivant sur les guérisons du prince de Hohenlohe, qui firent une grande sensation dans le temps. Cette notice fait partie d’une série d’articles très instructifs sur les médiums guérisseurs.

A ce sujet, nous sommes heureux de constater que la Vérité, qui en est à sa quatrième année, poursuit avec succès le cours de ses savantes et intéressantes publications, qui jettent la lumière sur l’histoire du Spiritisme, et nous le montrent partout, dans l’antiquité comme dans les temps modernes. Si, sur certains points, nous ne partageons pas toutes les opinions de son principal rédacteur, M. A. P…, nous n’en reconnaissons pas moins que, par ses laborieuses recherches, il rend à la cause un service réel qu’apprécient tous les Spirites sérieux.

En effet, prouver que la doctrine spirite actuelle n’est que la synthèse de croyances universellement répandues, partagées par des hommes dont la parole fait autorité et qui ont été nos premiers maîtres en philosophie, c’est montrer qu’elle n’est pas assise sur la base fragile de l’opinion d’un seul. Que désirent les Spirites, si ce n’est de trouver le plus d’adhérents possible à leurs croyances ? Ce doit donc être pour eux une satisfaction, en même temps qu’une consécration de leurs idées, d’en trouver même avant eux. Nous n’avons jamais compris que des hommes de bon sens aient pu conclure contre le Spiritisme moderne de ce qu’il n’est pas le premier inventeur des principes qu’il proclame, tandis que c’est là précisément ce qui fait une partie de sa force et doit l’accréditer. Exciper de son ancienneté pour le dénigrer, c’est se montrer souverainement illogique, et d’autant plus maladroit, qu’il ne s’est jamais attribué le mérite de la découverte première. C’est donc se méprendre étrangement sur les sentiments qui animent les Spirites, supposer à ceux-ci des idées bien étroites et une bien sotte prétention, de croire les molester en leur objectant que ce qu’ils professent était connu avant eux, alors qu’ils sont les premiers à fouiller dans le passé pour y découvrir les traces de l’ancienneté de leurs croyances, qu’ils font remonter aux premiers âges du monde, parce qu’elles sont fondées sur les lois de la nature qui sont éternelles.

Aucune grande vérité n’est sortie de toutes pièces du cerveau d’un individu ; toutes, sans exceptions, ont eu des précurseurs qui les ont pressenties ou en ont entrevu quelques parties ; le Spiritisme s’honore donc de compter les siens par milliers et parmi les hommes le plus justement considérés ; les mettre en lumière, c’est montrer le nombre infini de points par lesquels il se rattache à l’histoire de l’humanité. Mais nulle part on ne trouve le Spiritisme complet ; sa coordination en corps de doctrine, avec toutes ses conséquences et ses applications, sa corrélation avec les sciences positives, est une œuvre essentiellement moderne, mais partout on en trouve les éléments épars, mêlés aux croyances superstitieuses dont il a fallu faire le triage ; si l’on réunissait les idées qui se trouvent disséminées chez la plupart des philosophes anciens et modernes, chez les écrivains sacrés et profanes, les faits innombrables et infiniment variés qui se sont produits à toutes les époques, et qui attestent les rapports du monde visible et du monde invisible, on arriverait à constituer le Spiritisme tel qu’il est aujourd’hui : c’est l’argument invoqué contre lui par certains détracteurs. Est-ce ainsi qu’il a procédé ? Est-ce une compilation d’idées anciennes rajeunies par la forme ? Non, il est sorti tout entier des observations récentes, mais loin de se croire amoindri par ce qui a été dit et observé avant lui, il s’en trouve fortifié et grandi.

Une histoire du Spiritisme avant l’époque actuelle est encore à faire. Un travail de cette nature, fait consciencieusement, écrit avec précision, clarté, sans longueurs superflues et fastidieuses qui en rendraient la lecture pénible, serait un ouvrage éminemment utile, un document précieux à consulter. Ce serait plutôt une œuvre de patience et d’érudition qu’une œuvre littéraire, et qui consisterait principalement dans la citation des passages des divers écrivains qui ont émis des pensées, des doctrines ou des théories qui se retrouvent dans le Spiritisme d’aujourd’hui. Celui qui fera ce travail consciencieusement aura bien mérité de la doctrine.

Revenons à notre sujet, dont nous nous sommes quelque peu écarté sans le vouloir, mais non peut-être sans utilité.


2. — Le Spiritisme moderne n’a pas plus découvert ni inventé la médiumnité guérissante et les médiums guérisseurs que les autres phénomènes spirites. Dès lors que la médiumnité guérissante est une faculté naturelle soumise à une loi, comme tous les phénomènes de la nature, elle a dû se produire à diverses époques, ainsi que le constate l’histoire, mais il était réservé à notre temps, à l’aide des nouvelles lumières que nous possédons, d’en donner une explication rationnelle, et de la faire sortir du domaine du merveilleux. Le prince de Hohenlohe nous en offre un exemple d’autant plus remarquable, que les faits se passaient avant qu’il ne fût question du Spiritisme et des médiums. Voici le résumé qu’en donne le journal la Vérité :

« En l’année 1829, il vint à Wurtzbourg,  †  ville considérable de Bavière, un saint prêtre, le prince de Hohenlohe. Des infirmes et des malades allèrent lui demander, pour obtenir du ciel leur guérison, le secours de ses prières. Il invoqua sur eux les grâces divines, et bien-tôt on vit un grand nombre de ces infortunés guéris tout à coup. Le bruit de ces merveilles a retenti au loin. L’Allemagne, la France, la Suisse, l’Italie, une grande partie de l’Europe en sont instruites. De nombreux écrits sont publiés, qui en perpétueront le souvenir. Parmi les témoignages authentiques et dignes de foi qui certifient la réalité des faits, il suffit ici d’en transcrire quelques-uns, dont l’ensemble forme une preuve convaincante.

« Voici d’abord un extrait de ce qu’a écrit sur ce sujet M. Scharold, conseiller de légation à Wurtzbourg, et témoin d’une grande partie des choses qu’il rapporte.

« Depuis deux années, une princesse de dix-sept ans, Mathilde de Schwartzemberg, fille du prince de ce nom,  †  se trouvait dans la maison de santé du M. Haine, à Wurtzbourg. Il lui était absolument impossible de marcher. En vain les médecins les plus fameux de France, d’Italie et d’Autriche, avaient épuisé toutes les ressources de leur art pour guérir la princesse de cette infirmité. Seulement M. Haine, qui s’était aidé des lumières et de l’expérience du célèbre médecin, M. Textor, avait réussi, à force de soins prodigués à la malade, à la mettre en état de se tenir debout ; et elle-même, en faisant des efforts, était parvenue à exécuter quelques mouvements comme pour marcher, mais sans marcher réellement. Eh bien ! le 20 juin 1821, elle a quitté le lit tout d’un coup, et marché très librement.

« Voici comment la chose est arrivée. Le prince de Hohenlohe alla le matin, vers dix heures, faire une visite à la princesse, qui demeure chez M. de Reinach, doyen du chapitre. Lorsqu’il fut entré dans son appartement, il lui demanda, comme en conversation, en présence de sa gouvernante, si elle avait une foi ferme que Jésus-Christ pût la guérir de sa maladie. Sur sa réponse qu’elle en était intimement persuadé, le prince dit à la pieuse malade de prier du plus profond de son cœur et de mettre en Dieu sa confiance.

« Quand elle eût cessé de prier, le prince lui donna sa bénédiction, et lui dit : « Allons, princesse, levez-vous ; à présent vous êtes guérie et vous pouvez marcher sans douleurs… » Tout le monde de la maison fut appelé sur-le-champ. On ne savait comment exprimer son étonnement d’une guérison si prompte et si incompréhensible. Tous tombèrent à genoux dans la plus vive émotion, et chantèrent les louanges du Tout-Puissant. Ils félicitèrent la princesse sur son bonheur, et joignirent leurs larmes à celles que la joie faisait couler de ses yeux.

« Cette nouvelle, en se répandant par la ville, y a jeté l’étonnement. On courait en foule, pour s’assurer de l’événement par ses propres yeux. Le 21 juin, la princesse s’était déjà montrée en public. On ne saurait peindre le ravissement qu’elle éprouva, en se voyant sortie de son état de souffrances cruelles.

« Le 25, le prince de Hohenlohe a donné un autre exemple notable de la grâce qu’il possède. L’épouse d’un forgeron de la rue Semmels ne pouvait plus entendre même les coups des plus gros marteaux de sa forge. Elle a été trouver le prince dans la cour du presbytère Hung, et l’a supplié de la secourir. Pendant qu’elle était à genoux, il lui imposa les mains sur la tête, et ayant prié quelque temps, les yeux élevés vers le ciel, il la prit par la main et la releva. Quel fut l’étonnement des spectateurs, quand cette femme, en se relevant, dit qu’elle entendait sonner l’horloge de l’église ! En retournant chez elle, elle ne se lassait pas de raconter à tous ceux qui l’interrogeaient ce qui venait de lui arriver.

« Le 26, une personne illustre (le prince royal de Bavière) a été guérie sur-le-champ d’une maladie qui, selon les règles de la médecine, devait demander beaucoup de temps et donner beaucoup de peine. Cette nouvelle a porté une vive joie dans les cœurs des habitants de Wurtzbourg.

« Le prince de Hohenlohe n’a pas moins bien réussi dans la guérison d’une malade qu’il avait essayé deux fois de guérir, mais qui, à chaque fois, n’avait obtenu qu’un léger soulagement. Cette guérison s’est opérée en la personne d’une belle-sœur de M. Broili, négociant. Elle était depuis longtemps affligée d’une paralysie très douloureuse. La maison a retenti de cris de joie.

« Le même jour, la vue a été rendue à la veuve Balzano, qui, depuis plusieurs années, était complètement aveugle. Je me suis convaincu par moi-même de ce fait.

« A peine sorti du spectacle de cette scène touchante, je fus témoin d’une autre cure, opérée dans la maison de M. le général D… Une jeune femme était si grièvement estropiée de la main droite, qu’elle ne pouvait s’en servir ni l’étendre. Elle fit sur-le-champ l’épreuve de sa parfaite guérison, en enlevant de la même main une chaise fort lourde.

« Le même jour, un paralytique, dont le bras gauche était tout à fait dépéri, a été complètement guéri. Une cure de deux autres paralytiques se fit immédiatement après. Elle fut aussi complète et plus prompte encore.

« Le 28, j’ai vu par moi-même avec quelle promptitude et quelle solidité le prince de Hohenlohe guérit des enfants. On lui en avait apporté un de la campagne, qui ne pouvait marcher qu’avec des béquilles. Peu de minutes après, cet enfant, transporté de joie, courait sans béquilles dans la rue. Sur ces entrefaites, un enfant muet, qui ne pouvait faire entendre que quelques sons inarticulés, fut amené au prince. Quelques minutes après, l’enfant se mit à parler. Bientôt une pauvre femme apporta sur son dos sa petite fille, estropiée des deux jambes. Elle la déposa aux pieds du prince. Un moment après, il rendit l’enfant à sa mère, qui vit alors sa fille courir et sauter de joie.

« Le 29, une femme de Neustadt,  †  paralytique et aveugle, lui fut amenée dans une charrette. Elle était aveugle depuis vingt-cinq ans. Environ à trois heures après-midi, elle se présenta au château de la résidence de notre ville, pour implorer le secours du prince de Hohenlohe, au moment où il entrait dans le vestibule qui est construit en forme d’une grande tente. Tombant aux pieds du prince, elle le supplia, au nom de Jésus-Christ, de lui accorder son secours. Le prince pria pour elle, lui donna sa bénédiction, et lui demanda si elle croyait bien fermement qu’au nom de Jésus elle pût recouvrer la vue. Comme elle répondit que oui, il lui dit de se relever. Elle se retira. Mais à peine s’était-elle éloignée de quelques pas, que tout d’un coup ses yeux s’ouvrirent. Elle vit, et donna toutes les preuves qu’on lui demanda de la faculté qu’elle venait de recouvrer. Tous les témoins de cette guérison, parmi lesquels était un grand nombre de seigneurs de la cour, furent ravis d’admiration.

« La cure d’une femme de l’Hôpital civil, qu’on avait apportée au prince, n’est pas moins étonnante. Cette femme, nommée Elisabeth Laner, fille d’un cordonnier, avait la langue si vivement affectée, qu’elle était parfois quinze jours sans pouvoir articuler une seule syllabe. Ses facultés mentales avaient beaucoup souffert. Elle avait presque perdu l’usage de ses membres, en sorte qu’elle était dans son lit comme une masse. Eh bien ! cette pauvre malheureuse s’est rendue aujourd’hui à l’Hôpital, sans le secours de personne. Elle jouit de tous ses sens, comme elle en jouissait il y a douze ans, et sa langue est si bien déliée, que personne dans l’hospice ne parle avec autant de volubilité qu’elle.

« Le 30, dans l’après-midi le prince a donné un exemple extraordinaire de guérison. Un chariot, autour duquel s’étaient rassemblés des milliers de spectateurs, était venu de Musmerstadt.  †  Dans ce chariot était un pauvre étudiant perclus de ses bras et de ses jambes, dépéri d’une manière effrayante.

« Le prince, supplié par ce malheureux de le soulager, vint au chariot. Il pria environ cinq minutes, les mains jointes et élevées vers le ciel, parla plusieurs fois à l’étudiant ; et enfin lui dit : « Levez-vous, au nom de Jésus-Christ. » L’étudiant se leva effectivement, mais avec des souffrances qu’il ne put dissimuler. Le prince lui dit de ne pas perdre confiance. L’infortuné qui, quelques minutes auparavant, ne pouvait remuer ni bras ni jambes, se tint alors droit et parfaitement libre sur son chariot. Puis, tournant vers le ciel ses yeux, où l’on voyait peinte la plus tendre reconnaissance, il s’écria : « O Dieu ! vous m’avez secouru ! » Les spectateurs ne purent retenir leurs larmes.

« Les guérisons miraculeuses opérées à Wurtzbourg par le prince de Hohenlohe pourraient fournir des sujets pour plus de cent tableaux d’ex-voto. »


3. — On remarquera l’analogie frappante qui existe entre ces faits de guérisons et ceux dont nous sommes témoins. M. de Hohenlohe se trouvait dans les meilleures conditions pour le développement de sa faculté, aussi l’a-t-il conservée jusqu’à la fin. Comme à cette époque on n’en connaissait pas la véritable origine, elle était considérée comme un don surnaturel, et M. de Hohenlohe comme opérant des miracles. Mais pourquoi est-elle regardée par certaines personnes, chez les uns comme un don du ciel, et chez les autres comme une œuvre satanique ? Nous ne connaissons aucun médium guérisseur qui ait dit tenir son pouvoir du diable ; tous, sans exception, n’opèrent qu’en invoquant le nom de Dieu, et déclarent ne pouvoir rien faire sans sa volonté. Ceux mêmes qui ignorent le Spiritisme et agissent par intuition, recommandent la prière dans laquelle ils reconnaissent un auxiliaire puissant. S’ils agissaient de par le démon, il y aurait ingratitude à eux de le renier, et ce dernier n’est ni assez modeste, ni assez désintéressé pour laisser à celui qu’il cherche à combattre le mérite du bien qu’il fait, car ce serait perdre ses pratiques au lieu d’en recruter. Vit-on jamais un marchand vanter à ses clients la marchandise de son voisin aux dépens de la sienne, et les engager à aller chez lui ? En vérité, on a raison de rire du diable, car on en fait un être bien niais et bien stupide.


4. — La communication suivante a été donnée par le prince de Hohenlohe à la Société de Paris :  † 


(Société de Paris, 26 octobre 1866, méd. M. Desliens.)

Messieurs, je viens parmi vous avec d’autant plus de plaisir que mes paroles peuvent devenir pour tous un utile sujet d’instruction.

Faible instrument de la Providence, j’ai pu contribuer à faire glorifier son nom, et je viens volontiers parmi ceux qui ont pour but principal de se conduire selon ses lois, et d’avancer autant qu’il est en eux dans la voie de la perfection. Vos efforts sont louables, et je me considèrerai comme très honoré d’assister quelquefois à vos travaux. Venons-en, dès à présent, aux manifestations qui ont provoqué ma présence parmi vous.

Comme vous l’avez dit à juste titre, la faculté dont j’étais doué était simplement le résultat d’une médiumnité. J’étais instrument ; les Esprits agissaient, et, si j’ai pu quelque chose, ce n’est certainement que par mon grand désir de faire le bien et par la conviction intime que tout est possible à Dieu. Je croyais !… et les guérisons que j’obtenais venaient sans cesse faire grandir ma foi.

Comme toutes les facultés médianimiques qui concourent aujourd’hui à la vulgarisation de l’enseignement spirite, la médiumnité guérissante fut exercée dans tous les temps, et par des individus appartenant aux différentes religions. — Dieu sème partout ses serviteurs les plus avancés pour en faire des jalons de progrès, chez ceux mêmes qui sont les plus éloignés de la vertu, et je dirai même, chez ceux-là surtout… Comme un bon père qui aime également tous ses enfants, sa sollicitude se répand sur tous, mais plus particulièrement sur ceux qui ont le plus besoin d’appui pour avancer. — C’est ainsi qu’il n’est pas rare de rencontrer des hommes doués de facultés extraordinaires pour la foule, parmi les simples ; et, par ce mot, j’entends ceux dont la pureté des sentiments n’a pas été ternie par l’orgueil et l’égoïsme. Il est vrai que la faculté peut également exister chez des gens indignes, mais elle n’est et ne saurait être que passagère ; c’est un moyen énergique de leur ouvrir les yeux : tant pis pour eux s’ils s’obstinent à les tenir fermés.

Ils rentreront dans l’obscurité d’où ils sont sortis avec la confusion et le ridicule pour cortège, si même Dieu ne punit pas dès cette vie leur orgueil et leur obstination à méconnaître sa voix.

Quelle que soit la croyance intime d’un individu, si ses intentions sont pures, et s’il est entièrement convaincu de la réalité de ce qu’il croit, il peut, au nom de Dieu, opérer de grandes choses. La foi transporte les montagnes : elle rend la vue aux aveugles et l’entendement spirituel à ceux qui erraient auparavant dans les ténèbres de la routine et de l’erreur.

Quant à la meilleure manière d’exercer la faculté de médium guérisseur, il n’y en a qu’une : C’est de rester modeste et pur, et de rapporter à Dieu et aux puissances qui dirigent la faculté tout ce qui s’accomplit.

Ce qui perd les instruments de la Providence, c’est qu’ils ne se croient pas simplement instruments ; ils veulent que leurs mérites soient en partie cause du choix qui a été fait de leur personne ; l’orgueil les enivre et le précipice s’entrouvre sous leurs pas.

Elevé dans la religion catholique, pénétré de la sainteté de ses maximes, ayant foi en son enseignement comme tous mes contemporains, je considérais comme des miracles les manifestations dont j’étais l’objet. Aujourd’hui, je sais que c’est chose toute naturelle, et qui peut, qui doit s’accorder avec l’immuabilité des lois du Créateur pour que sa grandeur et sa justice demeurent intactes.

Dieu ne saurait faire de miracles !… car ce serait alors faire présumer que la vérité n’est pas assez forte pour s’affirmer elle-même, et d’autre part, il ne serait pas logique de démontrer l’éternelle harmonie des lois de la nature en les troublant par des faits en désaccord avec leur essence.

Quant à acquérir la faculté de médium guérisseur, il n’y a point de méthode pour cela ; tout le monde peut, dans une certaine mesure, acquérir cette faculté, et, en agissant au nom de Dieu, chacun fera des guérisons. Les privilégiés augmenteront en nombre à mesure que la doctrine se vulgarisera, et, c’est tout simple, puisqu’il y aura plus d’individus animés de sentiments purs et désintéressés.


Prince de Hohenlohe.



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