Nul
n’est prophète en son pays. (1,
2.) — Mort et passion de Jésus. (3-9.)
— Persécution des apôtres. (10-13.)
— Villes impénitentes. (14.)
— Ruine du Temple et de Jérusalem. (15-21.)
— Malédiction aux pharisiens. (22,
23.) — Mes paroles ne passeront point. (24-26.)
— La pierre angulaire. (27,
28.) — Parabole des vignerons homicides. (29,
30.) — Un seul troupeau et un seul pasteur. (31,
32.) — Avènement d’Élie. (33,
34.) — Annonce du Consolateur. (35-42.)
— Second avènement du Christ. (43-46.)
— Signes précurseurs. (47-58.)
— Vos fils et vos filles prophétiseront. (59-61.)
— Jugement dernier. (62-67.) |
JUGEMENT DERNIER.
62. — Or, quand le Fils de l’homme viendra dans sa majesté accompagné
de tous les anges, il s’assoira sur le trône de sa gloire ; — et
toutes les nations étant assemblées devant lui, il séparera les uns
d’avec les autres, comme un berger sépare les brebis d’avec les boucs,
et il placera les brebis à sa droite et les boucs à sa gauche. — Alors
le Roi dira à ceux qui sont à sa droite : Venez, vous, qui avez
été bénis par mon Père, etc. (Saint
Matth., ch. XXV, v. de 31 à 46. — Évangile
selon le Spiritisme, ch. XV.)
63. — Le bien devant régner sur la terre, il faut que les Esprits endurcis
dans le mal et qui pourraient y porter le trouble en soient exclus.
2
Dieu les y a laissés le temps nécessaire à leur amélioration ;
mais le moment où le globe doit s’élever dans la hiérarchie des mondes,
par le progrès moral de ses habitants, étant arrivé, le séjour, comme
Esprits et comme Incarnés, en sera interdit à ceux qui n’auront pas
profité des instructions qu’ils ont été à même d’y recevoir. 3
Ils seront exilés dans des mondes inférieurs, comme le furent jadis
sur la terre ceux de la race adamique, tandis qu’ils seront remplacés
par des Esprits meilleurs. 4
C’est cette séparation à laquelle présidera Jésus, qui est figurée par
ces paroles du jugement dernier : « Les bons passeront à ma
droite, et les méchants à ma gauche. » (Chap.
XI, nº 31 et suivants.)
64. — La doctrine d’un jugement dernier, unique et universel, mettant à tout jamais fin à l’humanité, répugne à la raison, en ce sens qu’elle impliquerait l’inactivité de Dieu pendant l’éternité qui a précédé à la création de la terre, et l’éternité qui suivra sa destruction. 2 On se demande de quelle utilité serait alors le soleil, la lune et les étoiles, qui, selon la Genèse ont été faits pour éclairer notre monde. On s’étonne qu’une œuvre aussi immense ait été faite pour si peu de temps et au profit d’êtres dont la majeure partie était vouée d’avance aux supplices éternels.
65. — Matériellement, l’idée d’un jugement unique était, jusqu’à un certain point, admissible pour ceux qui ne cherchent pas la raison des choses, alors que l’on croyait toute l’humanité concentrée sur la terre, et que tout, dans l’univers, avait été fait pour ses habitants : 2 elle est inadmissible depuis que l’on sait qu’il y a des milliards de mondes semblables qui perpétuent les humanités pendant l’éternité, et parmi lesquels la terre est un point imperceptible des moins considérables.
3 On voit par ce seul fait que Jésus avait raison de dire à ses disciples : « Il y a beaucoup de choses que je ne puis vous dire, parce que vous ne les comprendriez pas, » puisque le progrès des sciences était indispensable pour une saine interprétation de quelques-unes de ses paroles. 4 Assurément les apôtres, saint Paul et les premiers disciples, auraient établi tout autrement certains dogmes s’ils avaient eu les connaissances astronomiques, géologiques, physiques, chimiques, physiologiques et psychologiques que l’on possède aujourd’hui. 5 Aussi Jésus a-t-il ajourné le complément de ses instructions, et annoncé que toutes choses devaient être rétablies.
66. — Moralement, un jugement définitif et sans appel est inconciliable avec la bonté intime du Créateur, que Jésus nous présente sans cesse comme un bon Père laissant toujours une voie ouverte au repentir et prêt à tendre ses bras à l’enfant prodigue. 2 Si Jésus avait entendu le jugement en ce sens, il aurait démenti ses propres paroles.
3
Et puis, si le jugement final doit surprendre les hommes à l’improviste,
au milieu de leurs travaux ordinaires, et les femmes enceintes, on se
demande dans quel but Dieu, qui ne fait rien d’inutile ni d’injuste,
ferait naître des enfants et créerait des âmes nouvelles à ce
moment suprême, au terme fatal de l’humanité, pour les faire passer
en jugement au sortir du sein de la mère, avant qu’elles aient la conscience
d’elles-mêmes, alors que d’autres ont eu des milliers d’années pour
se reconnaître ? 4
De quel côté, à droite ou à gauche, passeront ces âmes qui ne sont encore
ni bonnes ni mauvaises, et à qui toute voie ultérieure de progrès est
désormais fermée, puisque l’humanité n’existera plus ? (Chap.
II, nº 19.)
5 Que ceux dont la raison se contente de pareilles croyances les conservent c’est leur droit, et personne n’y trouve à redire ; mais qu’on ne trouve pas mauvais non plus que tout le monde ne soit pas de leur avis.
67. — Le jugement, par voie d’émigration, tel qu’il a été défini ci-dessus (63), est rationnel ; 2 il est fondé sur la plus rigoureuse justice, attendu qu’il laisse éternellement à l’Esprit, son libre arbitre ; 3 qu’il ne constitue de privilège pour personne ; qu’une égale latitude est donnée par Dieu à toutes ses créatures, sans exception, pour progresser ; 4 que l’anéantissement même d’un monde, entraînant la destruction du corps, n’apporterait aucune interruption à la marche progressive de l’Esprit. 5 Telle est la conséquence de la pluralité des mondes et de la pluralité des existences.
6 Selon cette interprétation, la qualification de jugement dernier n’est pas exacte, puisque les Esprits passent par de semblables assises à chaque rénovation des mondes qu’ils habitent jusqu’à ce qu’ils aient atteint un certain degré de perfection. 7 Il n’y a donc point, à proprement parler, de jugement dernier, mais il y a des jugements généraux à toutes les époques de rénovation partielle ou totale de la population des mondes, par suite desquelles s’opèrent les grandes émigrations et immigrations d’Esprits.
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- Recherche de livres (Première
édition - 1868) et (Cinquième
édition - 1872.)