Le Chemin Écriture du Spiritisme Chrétien.
Doctrine spirite - 1re partie. ©

Index |  Principe  |  Continuer

Le Livre des Esprits — Livre I — Doctrine Spirite.

(Première édition)
(Langue portugaise)

CHAPITRE PREMIER.


DIEU.

Preuves de l’existence de Dieu. — Dieu est un être individuel. — Attributs de la divinité. (Questions 1 à 10 a.)


1. — Qu’est-ce que Dieu ? ( † ) (Définition ci-à-côté.) [Au-dessous.]
« Dieu est l’intelligence suprême, cause première de toutes choses. »


2. — Où peut-on trouver la preuve de l’existence de Dieu ? ( † )
« Dans un axiome que vous appliquez à vos sciences : il n’y a pas d’effet sans cause. Cherchez la cause de tout ce qui n’est pas l’œuvre de l’homme, et votre raison vous répondra. »


Pour croire en Dieu il suffit de jeter les yeux sur les œuvres de la création.
L’univers existe, il a donc une cause. Douter de l’existence de Dieu, serait nier que tout effet a une cause, et avancer que rien peut faire quelque chose.


3. — Quelle conséquence peut-on tirer du sentiment intuitif que tous les hommes portent en eux-mêmes de l’existence de Dieu ? ( † )
« Que Dieu existe. »


3 a. — Le sentiment intime que nous avons en nous-mêmes de l’existence de Dieu ne serait-il pas le fait de l’éducation et le produit d’idées acquises ? ( † )
« Si cela était, pourquoi vos sauvages auraient-ils ce sentiment ? »


Dieu a mis en nous-mêmes la preuve de son existence par le sentiment instinctif qui se trouve chez tous les peuples, dans tous les siècles et à tous les degrés de l’échelle sociale.
Si le sentiment de l’existence d’un être suprême n’était que le produit d’un enseignement, il ne serait pas universel, et n’existerait, comme les notions des sciences, que chez ceux qui auraient pu recevoir cet enseignement.


4. — Pourrait-on trouver la cause première de la formation des choses dans les propriétés intimes de la matière ? ( † )
« Mais alors quelle serait la cause de ces propriétés ? Il faut toujours une cause première. »


Attribuer la formation première des choses aux propriétés intimes de la matière, serait prendre l’effet pour la cause, car ces propriétés sont elles-mêmes un effet qui doit avoir une cause.


5. — Que penser de l’opinion qui attribue la formation première à une combinaison fortuite de la matière, autrement dit au hasard ? ( † )
« Autre absurdité ! quel homme de bon sens peut regarder le hasard comme un être intelligent ? Et puis, qu’est-ce que le hasard ? Rien. »


L’harmonie qui règle les ressorts de l’univers décèle des combinaisons et des vues déterminées, et, par cela même, révèle une puissance intelligente. Attribuer la formation première au hasard serait un non-sens, car le hasard est aveugle et ne peut produire les effets de l’intelligence.


6. — Où voit-on dans la cause première une intelligence suprême et supérieure à toutes les intelligences ? ( † )
« Vous avez un proverbe qui dit ceci : A l’œuvre on reconnaît l’ouvrier. Eh bien ! regardez l’œuvre et cherchez l’ouvrier. »
« C’est l’orgueil qui engendre l’incrédulité. L’homme orgueilleux ne veut rien au-dessus de lui, c’est pourquoi il s’appelle esprit fort. Pauvre être qu’un souffle de Dieu peut abattre ! »


On juge la puissance d’une intelligence par ses œuvres ; nul être humain ne pouvant créer ce que produit la nature, la cause première est donc une intelligence supérieure à l’humanité.
Quels que soient les prodiges accomplis par l’intelligence humaine, cette intelligence a elle-même une cause, et plus ce qu’elle accomplit est grand, plus la cause première doit être grande. C’est cette intelligence qui est la cause première de toutes choses, quel que soit le nom sous lequel l’homme l’a désignée.


7. — Des philosophes ont dit que Dieu c’est l’infini ; des esprits même l’ont ainsi désigné. Que doit-on penser de cette explication ? ( † )
« Définition incomplète. Pauvreté de la langue des hommes qui est insuffisante pour définir les choses qui sont au-dessus de leur intelligence. »


7 a. — Que doit-on entendre par l’infini ? ( † )
« Ce qui n’a ni commencement ni fin. »


Dieu est infini dans ses perfections ; mais l’infini est une abstraction ; dire que Dieu c’est l’infini, c’est prendre l’attribut pour la chose même, et définir une chose qui n’est pas connue, par une chose qui ne l’est pas davantage. C’est ainsi qu’en voulant pénétrer ce qu’il n’est pas donné à l’homme de connaître, on s’engage dans une voie sans issue, et l’on ouvre la porte aux discussions.


8. — Dieu est-il un être distinct, ou bien serait-il, selon l’opinion de quelques-uns, la résultante de toutes les forces et de toutes les intelligences de l’univers réunies, ce qui ferait de chaque être une portion de la divinité ? ( † )
« Orgueil de la créature qui veut se croire Dieu. Fils ingrat qui renie son père. »


Dieu est un être distinct de tous les autres êtres. Voir Dieu dans le produit de toutes les forces réunies de l’univers serait nier son existence, car il serait ainsi l’effet et non la cause.
L’intelligence de Dieu se révèle dans ses œuvres comme celle d’un peintre dans son tableau ; mais les œuvres de Dieu ne sont pas plus Dieu lui-même que le tableau n’est le peintre qui la conçu et exécuté. Ce serait encore là prendre l’effet pour la cause.


9. — L’homme peut-il comprendre la nature intime de Dieu ? ( † )
« Non. »


9 a. — Pourquoi n’est-il pas donné à l’homme de comprendre l’essence de la divinité ? ( † )
« C’est un sens qui lui manque. »


9 b. — Sera-t-il un jour donné à l’homme de comprendre le mystère de la divinité ? ( † )
« Quand son esprit ne sera plus obscurci par la matière et que, par sa perfection, il se sera rapproché de lui, alors il le verra et il le comprendra. »


L’infériorité des facultés de l’homme ne lui permet pas de comprendre la nature intime de Dieu. Dans l’enfance de l’humanité, l’homme le confond souvent avec la créature dont il lui attribue les imperfections ; mais à mesure que le sens moral se développe en lui, sa pensée pénètre mieux le fond des choses, et il s’en fait une idée plus juste et plus conforme à la saine raison, quoique toujours incomplète.


10. — Si nous ne pouvons comprendre la nature intime de Dieu, pouvons-nous avoir une idée de quelques-unes de ses perfections ? ( † )
« Oui, de quelques-unes. L’homme les comprend mieux à mesure qu’il s’élève au-dessus de la matière ; il les entrevoit par la pensée. »


10 a. — Lorsque nous disons que Dieu est éternel, infini, immuable, immatériel, unique, tout-puissant, souverainement juste et bon, n’avons-nous pas une idée complète de ses attributs ? ( † )
« A votre point de vue, oui, parce que vous croyez tout embrasser ; mais sachez bien qu’il est des choses au-dessus de l’intelligence de l’homme le plus intelligent, et pour lesquelles votre langage, borné à vos idées et à vos sensations, n’a point d’expressions. »
« La raison vous dit en effet que Dieu doit avoir ces perfections au suprême degré, car s’il en avait une seule de moins, ou bien qui ne fût pas à un degré infini, il ne serait pas supérieur à tout, et par conséquent ne serait pas Dieu. Pour être au-dessus de toutes choses Dieu ne doit subir aucune vicissitude, et n’avoir aucune des imperfections que l’imagination peut concevoir. » (Note 1).


La raison nous dit que Dieu est éternel, immuable, immatériel, unique, tout-puissant, souverainement juste et bon, et infini dans toutes ses perfections.
Dieu est éternel ; s’il avait eu un commencement il serait sorti du néant, ou bien il aurait été créé lui-même par un être antérieur. C’est ainsi que de proche en proche nous remontons à l’infini et à l’éternité.
Il est immuable ; s’il était sujet à des changements, les lois qui régissent l’univers n’auraient aucune stabilité.
Il est immatériel ; c’est-à-dire que sa nature diffère de tout ce que nous appelons matière, autrement il ne serait pas immuable, car il serait sujet aux transformations de la matière.
Il est unique ; s’il y avait plusieurs Dieux il n’y aurait ni unité de vues, ni unité de puissance dans l’ordonnance de l’univers.
Il est tout-puissant, parce qu’il est unique. S’il n’avait pas la souveraine puissance, il y aurait quelque chose de plus puissant ou d’aussi puissant que lui ; il n’eût pas fait toutes choses, et celles qu’il n’aurait pas faites seraient l’œuvre d’un autre Dieu.
Il est souverainement juste et bon. La sagesse providentielle des lois divines se révèle dans les plus petites choses comme dans les plus grandes, et cette sagesse ne permet de douter ni de sa justice, ni de sa bonté.




Il y a une image de ce chapitre dans le service Google - Recherche de livres (Première édition - 1857)

Ouvrir