Le Chemin Écriture du Spiritisme Chrétien.
Doctrine spirite - 1re partie. ©

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Le Livre des Esprits — Livre I — Doctrine Spirite.

(Première édition)
(Langue portugaise)

CHAPITRE II.


CRÉATION.

Principe des choses. — Investigations de la science sur le principe des choses. — Infini de l’espace. — Tous les mondes de l’univers sont peuplés d’êtres vivants. — Formation des êtres vivants sur la terre. — Adam. — Diversité des races sur la terre. (Questions 11 à 22 b.)


11. — L’univers a-t-il été créé, ou bien est-il de toute éternité comme Dieu ? ( † )
« Sans doute il n’a pu se faire tout seul, et s’il était de toute éternité comme Dieu, il ne pourrait pas être l’œuvre de Dieu. »


11 a. — Comment Dieu a-t-il créé l’univers ? ( † )
« Pour me servir d’une expression : sa Volonté. »


L’univers comprend l’infinité des mondes que nous voyons et ceux que nous ne voyons pas, tous les êtres animés et inanimés, tous les astres qui se meuvent dans l’espace ainsi que les fluides qui le remplissent.
La raison nous dit que l’univers n’a pu se faire lui-même, et que, ne pouvant être l’œuvre du hasard, il doit être l’œuvre de Dieu.


12. — Est-il donné à l’homme de connaître le principe des choses ? ( † )
« Non, Dieu le défend. »


12 a. — Pouvons-nous connaître la durée de la formation des mondes : de la terre, par exemple ? ( † )
« Je ne peux pas te le dire, car le créateur seul le sait ; et bien fou qui prétendrait le savoir, ou connaître le nombre des siècles de cette formation. »


Le principe des choses est un mystère qu’il n’est pas donné à l’homme de pénétrer en cette vie et qu’il cherche inutilement à connaître. C’est ainsi que l’origine des mondes, l’époque, le mode et la durée de leur formation restent dans le secret de Dieu.


13. – L’homme pénétrera-t-il un jour le mystère des choses qui lui sont cachées ici-bas ? ( † )
« Oui ; alors le voile sera levé. »


13 a. — Les esprits connaissent-ils le principe des choses ? ( † )
« Plus ou moins, selon leur élévation et leur pureté ; mais les esprits inférieurs n’en savent pas plus que les hommes. »


Le voile qui cache à l’homme le principe des choses ici-bas, sera levé pour lui dans une existence plus épurée ; alors il comprendra tout : le passé et l’avenir se dérouleront à ses yeux à mesure qu’il s’élèvera dans la perfection spirituelle, et la nature n’aura plus de secrets pour lui.


14. — L’homme ne peut-il pas, par les investigations de la science, pénétrer quelques-uns des secrets de la nature ? ( † )
« Oui ; mais il ne peut dépasser les limites fixées par Dieu. »


14 a. — Pourquoi les hommes qui approfondissent les sciences de la nature sont-ils si souvent portés au scepticisme ? ( † )
« Orgueil ! toujours orgueil ! l’enfant qui croit savoir plus que son père le méprise et le renie ; mais l’orgueil sera confondu. »


14 b. — L’orgueil sera-t-il confondu en ce monde ou dans l’autre ?
« Dans ce monde et dans l’autre. »


L’homme, par son intelligence, peut pénétrer quelques-uns des mystères de la nature jusqu’aux limites qu’il a plu à Dieu d’assigner aux investigations de la science. Plus il lui est donné de pénétrer avant dans ces mystères, plus son admiration doit être grande pour la puissance et la sagesse du créateur ; mais, soit par orgueil, soit par faiblesse, son intelligence même le rend souvent le jouet de l’illusion, et chaque jour lui montre combien d’erreurs il a prises pour des vérités, et combien de vérités il a repoussées comme des erreurs.


15. — En dehors des investigations de la science, est-il donné à l’homme de recevoir des communications d’un ordre plus élevé sur ce qui échappe au témoignage de ses sens ? ( † )
« Oui, si Dieu le juge utile, il peut révéler ce que la science ne peut apprendre. »


La science vulgaire de l’homme s’arrête au témoignage des sens ; mais il lui est donné de recevoir en quelques circonstances des communications d’un ordre plus élevé. C’est par ces communications qu’il puise, dans certaines limites, la connaissance de son passé et de sa destinée future.


16. — L’espace universel est-il infini ou limité ? ( † )
« Infini. Suppose-lui des bornes, qu’y aurait-il au-delà ? Cela confond ta raison, je le sais bien, et pourtant ta raison te dit qu’il n’en peut être autrement. Il en est de même de l’infini en toutes choses ; ce n’est pas dans votre petite sphère que vous pouvez le comprendre. »


L’espace universel est infini, c’est-à-dire sans bornes. Si l’on suppose une limite à l’espace, quelque éloignée que la pensée puisse la concevoir, la raison dit qu’au delà de cette limite il y a quelque chose, et ainsi de proche en proche jusqu’à l’infini ; car ce quelque chose, fût-il le vide absolu, serait encore de l’espace.


17. — Tous les globes qui circulent dans l’espace sont-ils habités ? ( † )
« Oui. »


17 a. — Les autres mondes sont-ils habités par des êtres intelligents comme l’homme ? ( † )
« Oui, et l’homme de la terre est loin d’être, comme il le croit, le premier en intelligence, en bonté et en perfection. »
« Il y a pourtant des hommes qui se croient bien forts, qui s’imaginent que ce petit globe a seul le privilège d’avoir des êtres raisonnables. Orgueil et vanité ! Ils croient que Dieu a créé l’univers pour eux seuls. »


Dieu a peuplé les mondes d’êtres vivants, qui tous concourent au but final de la Providence.
Croire les êtres vivants limités au seul point que nous habitons dans l’univers, serait mettre en doute la sagesse de Dieu qui n’a rien fait d’inutile ; il a dû assigner à ces mondes un but plus sérieux que celui de récréer notre vue. Rien d’ailleurs, ni dans la position, ni dans le volume, ni dans la constitution physique de la terre, ne peut raisonnablement faire supposer qu’elle a seule le privilège d’être habitée à l’exclusion de tant de milliers de mondes semblables.


18. — La constitution physique des différents globes est-elle la même ? ( † )
« Non ; ils ne se ressemblent nullement. »


18 a. — De ce que la constitution physique des mondes n’est pas la même, s’ensuit-il pour les êtres qui les habitent une organisation différente ? ( † )
« Sans doute, comme chez vous les poissons sont faits pour vivre dans l’eau et les oiseaux dans l’air. »


18 b. — Pouvons-nous avoir des données sur l’état des différents mondes ?
« Oui, mais vous ne pouvez le constater ; à quoi cela vous servirait-il d’ailleurs ? Occupez-vous de votre monde ; il y a assez à faire. »


La constitution physique des différents globes n’est point identique ; les conditions d’existence des êtres qui les habitent doivent être appropriées au milieu dans lequel ils sont appelés à vivre. De même, ici-bas, nous voyons les êtres destinés à vivre dans l’eau, dans l’air et sur la terre, différer dans leur structure et leur organisation, car la puissance de Dieu est infinie, et sa providence pourvoit à tous les besoins.
Si nous n’avons jamais vu de poissons, nous ne comprendrions pas que des êtres puissent vivre dans l’eau. Il en est ainsi des autres mondes qui renferment sans doute des éléments qui nous sont inconnus.


19. — L’homme a-t-il toujours existé sur la terre ? ( † )
« Non, mais dans d’autres planètes. »


19 a. — Pouvons-nous connaître l’époque de l’apparition de l’homme et des autres êtres vivants sur la terre ? ( † )
« Non, tous vos calculs sont des chimères. »


L’homme et les divers animaux n’ont point toujours existé sur la terre ; c’est un fait démontré par la science et confirmé par la révélation. L’époque de l’apparition des êtres vivants sur la terre se perd dans la nuit des temps et nous est inconnue.


20. — A-t-il été un temps où la terre était inhabitable ?
« Oui, lorsqu’elle était en fusion. »


20 a. — D’où sont venus les êtres vivants sur la terre ? ( † )
« La terre en renfermait les germes qui attendaient le moment favorable pour se développer. »


20 b. — Y a-t-il encore des êtres qui naissent spontanément ? ( † )
« Oui, mais le germe primitif existait déjà à l’état latent. Vous êtes tous les jours témoins de ce phénomène. »
« Les tissus de l’homme et des animaux ne renferment-ils pas les germes d’une multitude de vers qui attendent pour éclore la fermentation putride nécessaire à leur existence. C’est un petit monde qui sommeille et qui se crée. »


Au commencement, tout était chaos. La terre était inhabitable, les éléments étaient confondus ; et rien de ce qui vit ne pouvait exister ; mais elle renfermait dans son sein le principe organique de tous les êtres.
Peu à peu chaque chose prit la place assignée par la nature, les principes organiques se rassemblèrent dès que cessa la force qui les tenait écartés, et ils formèrent les germes de tous les êtres vivants. Les germes restèrent à l’état latent et inerte, comme la chrysalide et les graines de nos plantes, jusqu’au moment propice pour l’éclosion de chaque espèce : alors les êtres de chaque espèce se rassemblèrent et se multiplièrent. (Note 2). ( † )


21. — L’espèce humaine se trouvait-elle parmi les éléments organiques contenus dans le globe terrestre ? ( † )
« Oui. »


21 a. — L’espèce humaine a-t-elle commencé par un seul homme ? ( † )
« Non. »


21 b. — Adam est-il un être imaginaire ?
« Non ; mais il ne fut ni le premier ni le seul qui peupla la terre. » ( † )


21 c. — A-t-il paru plusieurs hommes à la fois sur la terre ?
« On te l’a déjà dit, oui ; et longtemps avant Adam qui était le moins mauvais. »


21 d. — Pouvons-vous savoir à quelle époque vivait Adam ? ( † )
« A peu près celle que vous lui assignez ; environ 4,000 ans avant le Christ. »


L’espèce humaine se trouvait parmi les éléments organiques contenus dans le globe terrestre ; elle est venue en son temps, et c’est ce qui a fait dire que l’homme avait été formé du limon de la terre.
Elle n’a point commencé par un seul homme ; celui dont la tradition s’est conservée sous le nom d’Adam, fut un de ceux qui survécurent dans une contrée après quelques-uns des grands cataclysmes qui ont à diverses époques bouleversé la surface du globe ; mais il ne fut ni le premier ni le seul qui peupla la terre.
Les lois de la nature s’opposent à ce que les progrès de l’humanité, constatés longtemps avant le Christ, aient pu s’accomplir en quelques siècles, si l’homme n’était sur la terre que depuis l’époque assignée à l’existence d’Adam.


22. — D’où viennent les différences physiques et morales qui distinguent les différentes races d’hommes sur la terre ? ( † )
« Le climat, la vie et les habitudes. Et puis de même que deux enfants de la même mère, élevés loin l’un de l’autre et différemment ne se ressembleront en rien au moral. »


22 a. — Ces différences constituent-elles des espèces distinctes ? ( † )
« Certainement non, tous sont de la même famille : les différentes variétés du même fruit l’empêchent-elles d’appartenir à la même espèce ? »


22 b. — Si l’espèce humaine ne procède pas d’un seul, les hommes doivent-ils cesser pour cela de se regarder comme frères ? ( † )
« Tous les hommes sont frères en Dieu, parce qu’ils sont animés par l’esprit et qu’ils tendent au même but. Vous voulez toujours prendre les mots à la lettre. »


La variété des climats sous lesquels les hommes se sont formés, la diversité des habitudes et des besoins, ont produit chez eux des différences physiques et morales plus ou moins prononcées. Ces différences n’altèrent point le caractère distinctif de l’espèce humaine, et n’empêchent pas les hommes d’appartenir à la même famille, et d’être tous frères comme tendant au même but qui leur est assigné par la Providence.
Les peuples se sont fait des idées très divergentes sur la création, selon le degré de leurs lumières. La raison appuyée sur la science a reconnu l’invraisemblance de certaines théories. Celle qui est donnée par les esprits confirme l’opinion depuis longtemps admise par les hommes les plus éclairés. Loin d’amoindrir l’œuvre divine, elle nous la montre sous un aspect plus grandiose et plus conforme aux notions que nous avons de la puissance et de la majesté de Dieu.



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