Le Chemin Écriture du Spiritisme Chrétien.
Doctrine spirite - 1re partie. ©

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Revue spirite — Année VI — Décembre 1863.

(Langue portugaise)

PÉRIODE DE LA LUTTE.

La première période du Spiritisme, caractérisée par les tables tournantes, a été celle de la curiosité. La seconde fut la période philosophique, marquée par l’apparition du Livre des Esprits. Dès ce moment le Spiritisme prit un tout autre caractère ; on en entrevit le but et la portée, on y puisa la foi et la consolation, et la rapidité de ses progrès fut telle qu’aucune doctrine philosophique ou religieuse n’en offre d’exemple. Mais, comme toutes les idées nouvelles, il eut des adversaires d’autant plus acharnés que l’idée était plus grande, parce que toute grande idée ne peut s’établir sans froisser des intérêts ; il faut qu’elle se place, et les gens déplacés ne peuvent la voir d’un bon œil ; puis, à côté des gens intéressés sont ceux qui, par système, sans motifs précis, sont les adversaires-nés de tout ce qui est nouveau.

Dans les premières années, beaucoup doutèrent de sa vitalité, c’est pourquoi ils y donnèrent peu d’attention ; mais quand on le vit grandir malgré tout, se propager dans tous les rangs de la société et dans toutes les parties du monde, prendre sa place parmi les croyances et devenir une puissance par le nombre de ses adhérents, les intéressés au maintien des idées anciennes s’alarmèrent sérieusement. C’est alors qu’une véritable croisade fut dirigée contre lui, et que commença la période de la lutte, dont l’auto-da-fé de Barcelone,  †  du 9 octobre 1861, n fut en quelque sorte le signal. Jusque-là, il avait été en butte aux sarcasmes de l’incrédulité qui rit de tout, surtout de ce qu’elle ne comprend pas, même des choses les plus saintes, et auxquels aucune idée nouvelle ne peut échapper : c’est son baptême du tropique ; mais les autres ne rirent pas : ils se mirent en colère, signe évident et caractéristique de l’importance du Spiritisme. Dès ce moment les attaques prirent un caractère de violence inouïe ; le mot d’ordre fut donné : sermons furibonds, mandements, anathèmes, excommunications, persécutions individuelles, livres, brochures, articles de journaux, rien ne fut épargné, pas même la calomnie.

Nous sommes donc en plein dans la période de la lutte, mais elle n’est pas finie. Voyant l’inutilité de l’attaque à ciel ouvert, on va essayer de la guerre souterraine, qui s’organise et commence déjà ; un calme apparent va se faire sentir, mais c’est le calme précurseur de l’orage ; mais aussi à l’orage succède un temps serein. Spirites, soyez donc sans inquiétude, car l’issue n’est pas douteuse ; la lutte est nécessaire, et le triomphe n’en sera que plus éclatant. J’ai dit, et je le répète : je vois le but, je sais quand et comment il sera atteint. Si je vous parle avec cette assurance, c’est que j’ai pour cela des raisons sur lesquelles la prudence veut que je me taise, mais vous les connaîtrez un jour. Tout ce que je puis vous dire, c’est que de puissants auxiliaires viendront qui fermeront la bouche à plus d’un détracteur. Pourtant la lutte sera vive, et si, dans le conflit, il y a quelques victimes de leur foi, qu’elles s’en réjouissent, comme le faisaient les premiers martyrs chrétiens, dont plusieurs sont parmi vous pour vous encouragez et vous donner l’exemple ; qu’elles se rappellent ces paroles du Christ :

« Bienheureux ceux qui souffrent persécution pour la justice, parce que le royaume des cieux est à eux. Vous serez heureux lorsque les hommes vous chargeront de malédictions, et qu’ils vous persécuteront, et qu’ils diront faussement toute sorte de mal contre vous à cause de moi. Réjouissez-vous alors, et tressaillez de joie, parce qu’une grande récompense vous est réservée dans les cieux ; car c’est ainsi qu’ils ont persécuté les prophètes qui ont été avant vous. » (Saint-Matthieu, ch. V, v. 10, 11, 12.)

Ces paroles ne semblent-elles pas avoir été dites pour les Spirites d’aujourd’hui comme pour les apôtres d’alors ? C’est que les paroles du Christ ont cela de particulier, qu’elles sont de tous les temps, parce que sa mission était pour l’avenir comme pour le présent.

La lutte déterminera une nouvelle phase du Spiritisme et amènera la quatrième période, qui sera la période religieuse ; puis viendra la cinquième, période intermédiaire, conséquence naturelle de la précédente, et qui recevra plus tard sa dénomination caractéristique. La sixième et dernière période sera celle de la rénovation sociale, qui ouvrira l’ère du vingtième siècle. A cette époque, tous les obstacles au nouvel ordre de choses voulu par Dieu pour la transformation de la terre auront disparu ; la génération qui s’élève, imbue des idées nouvelles, sera dans toute sa force, et préparera la voie de celle qui inaugurera le triomphe définitif de l’union, de la paix et de la fraternité entre les hommes confondus dans une même croyance par la pratique de la loi évangélique. Ainsi seront vérifiées les paroles du Christ, qui toutes doivent recevoir leur accomplissement, et dont plusieurs s’accomplissent à cette heure, car les temps prédits sont arrivés. Mais c’est en vain que, prenant la figure pour la réalité, vous chercherez des signes dans le ciel : ces signes sont à vos côtés et surgissent de toutes parts.

Il est remarquable que les communications des Esprits ont eu un caractère spécial à chaque période : dans la première elles étaient frivoles et légères ; dans la seconde elles ont été graves et instructives ; dès la troisième ils ont pressenti la lutte et ses différentes péripéties. La plupart de celles qui s’obtiennent aujourd’hui dans les différents centres ont pour objet de prémunir les adeptes contre les menées de leurs adversaires. Partout donc des instructions sont données sur ce sujet, comme partout un résultat identique est annoncé. Cette coïncidence, sur ce point comme sur beaucoup d’autres, n’est pas un des faits les moins significatifs. La situation se trouve complètement résumée dans les deux communications suivantes, dont plus d’un Spirite a déjà pu reconnaître la vérité. [Sur la période de la lutte v. La guerre sourde.]



[1] [Dans l’original :  9 octobre 1860.]


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