I. — Lorsque vous voulez étudier l’aptitude d’un médium, n’évoquez pas de prime abord, par son intermédiaire, le premier Esprit venu, parce qu’il n’est pas dit que le médium soit apte à servir d’interprète à tous les Esprits, et que des Esprits légers peuvent usurper le nom de celui que vous appelez. Evoquez de préférence son Esprit familier, parce que celui-là viendra toujours ; alors vous le jugerez à son langage et vous serez mieux à même d’apprécier la nature des communications que reçoit le médium.
II. — Les Esprits incarnés agissent par eux-mêmes selon qu’ils sont bons ou mauvais ; ils peuvent agir aussi sous l’impulsion d’Esprits non incarnés dont ils sont les instruments pour le bien ou le mal, ou pour l’accomplissement des événements. Nous sommes ainsi à notre insu les agents de la volonté des Esprits pour ce qui se passe dans le monde, tantôt dans un intérêt général, tantôt dans un intérêt individuel. Ainsi, nous rencontrons quelqu’un qui est cause que nous faisons ou ne faisons pas une chose ; nous croyons que c’est le hasard qui nous l’envoie, tandis que le plus souvent ce sont les Esprits qui nous poussent l’un vers l’autre, parce que cette rencontre doit amener un résultat déterminé.
III. — Les Esprits, en s’incarnant dans différentes positions sociales, sont comme des acteurs qui, hors de la scène, sont vêtus comme tout le monde, et sur la scène revêtent tous les costumes et jouent tous les rôles, depuis le roi jusqu’au chiffonnier.
IV. — Il y a des gens qui ne craignent pas la mort, qui l’ont affrontée cent fois, et qui éprouvent une certaine crainte dans l’obscurité ; ils n’ont pas peur des voleurs, et pourtant dans l’isolement, dans un cimetière, la nuit, ils ont peur de quelque chose. Ce sont les Esprits qui sont auprès d’eux, et dont le contact produit sur eux une impression, et par suite une crainte dont ils ne se rendent pas compte.
V. — Les origines que certains Esprits nous donnent par la révélation de prétendues existences antérieures, sont souvent un moyen de séduction et une tentation pour notre orgueil, qui se trouve flatté d’avoir été tel ou tel personnage.
Allan Kardec.
Imprimerie de H. Carion, rue Bonaparte, 64. †
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