Le Chemin Écriture du Spiritisme Chrétien.
Doctrine spirite - 1re partie. ©

Index |  Principe  | Continuer

Revue spirite — Année XI — Mars 1868.

(Langue portugaise)

INSTRUCTIONS DES ESPRITS.


LA RÉGÉNÉRATION.

(Lyon,  †  11 mars 1867. Méd. Mad. B…)

« En ce temps-là il n’y aura plus ni cris, ni deuil, ni travail, car ce qui était auparavant aura passé. » ( † )

Cette prédiction de l’Apocalypse a été dictée il y a dix-huit siècles, et l’on attend encore que ces paroles se réalisent, parce que l’on regarde toujours les événements lorsqu’ils sont passés et non lorsqu’ils se déroulent à nos yeux.

Cependant cette époque prédite est arrivée ; il n’y a plus de douleur pour celui qui a su se placer sur le bord de la route, afin de laisser passer les mesquineries de la vie sans les arrêter pour s’en faire une arme offensive contre la société.

Vous êtes au milieu de ces temps comme l’épi doré est dans la moisson ; vous vivez sous le regard de Dieu, et son rayonnement vous illumine  ! D’où vient que vous vous inquiétez de la marche des événements qui ont été prévus par Dieu, alors que vous n’étiez encore que les enfants de la génération dont parlait Jésus lorsqu’il disait : « Avant que cette génération passe il arrivera de grandes choses ? »

Ce que vous êtes, Dieu le savait ; ce que vous serez, Dieu le voit ! c’est à vous de vous bien pénétrer de la voie qui vous est tracée, car votre tâche est de vous soumettre à tout ce que Dieu a décidé. Votre résignation, et surtout votre aménité, ne sont que les témoignages de votre intelligence et de votre foi en l’éternité.

Au-dessus de vous, dans cet univers où se meut votre monde, planent les Esprits messagers qui ont reçu la mission de vous guider. Ils savent quand s’accompliront les événements prédits ; c’est pourquoi ils vous disent : «  Il n’y aura plus alors ni cris, ni deuils, ni travail. »

Sans doute il ne peut plus y avoir de cri pour celui qui se soumet aux volontés de Dieu et qui accepte ses épreuves. Il n’y a plus de deuil puisque vous savez que les Esprits qui vous ont précédés ne sont pas perdus pour vous, mais qu’ils sont en voyage ; or, on ne prend pas le deuil quand un ami s’absente.

Le travail lui-même devient une faveur, puisque l’on sait qu’il est un concours à l’œuvre harmonique que Dieu dirige ; on exécute alors sa part de travail avec la sollicitude que le statuaire apporte à polir sa statue.

C’est une récompense infinie que Dieu vous accorde.

Cependant vous rencontrerez encore des entraves dans vos tentatives pour arriver à l’amélioration sociale. C’est qu’on n’arrive jamais au résultat sans que la lutte vienne affirmer les efforts. L’artiste est obligé de vaincre les obstacles qui s’opposent au rayonnement de sa pensée ; il ne devient victorieux que lorsqu’il a su s’élever au-dessus des privations et des vapeurs brumeuses qui enveloppent son génie à sa naissance.

L’idée qui surgit a été semée par les Esprits lorsque Dieu leur a dit : « Allez et instruisez les nations ; allez et répandez la lumière. » Cette idée qui a grandi avec la rapidité d’une inondation, a dû naturellement rencontrer des contradicteurs, des opposants et des incrédules. Elle ne serait pas la source de vie, si elle avait dû succomber sous les railleries qui l’ont accueillie à son début. Mais Dieu guidait lui-même cette pensée à travers l’immensité ; il la fécondait sur la terre, et nul ne la détruira !

C’est inutilement que l’on chercherait à en extirper les racines ; on travaillerait en vain à l’annihiler dans les cœurs ; les enfants l’apportent en naissant, et l’on dirait qu’un souffle de Dieu l’incruste à leur berceau, comme jadis l’Étoile d’Orient éclairait ceux qui venaient au-devant de Jésus apportant lui-même l’idée régénératrice du Christianisme.

Vous voyez donc bien que cette génération ne passera pas sans qu’il arrive de grandes choses, puisque avec l’idée, la foi s’élève et l’espérance rayonne… Courage ! ce qui a été prédit par le Christ doit se réaliser. En ces temps d’aspiration à la vérité, la lumière qui éclaire tout homme venant en ce monde brille de nouveau sur vous ; persévérez dans la lutte, soyez fermes et défiez-vous des pièges qui vous sont tendus ; restez attachés à ce drapeau où vous avez inscrit : Hors la charité point de salut, ( † ) et puis attendez, car celui qui a reçu mission de vous régénérer revient, et il a dit : Bienheureux ceux qui connaîtront mon nouveau nom !


Un Esprit.


Allan Kardec.



Paris. – Typ. de Rouge frères, Dunon et Fresné, rue du Four-Saint-Germain,  †  43.


Ouvrir