Qu’est-ce que l’homme ?… Un composé de trois principes essentiels : l’Esprit, le périsprit et le corps. L’absence de l’un quelconque de ces trois principes entraînerait nécessairement l’anéantissement de l’être à l’état humain. Si le corps n’est plus, il y a l’Esprit et non plus l’homme ; si le périsprit manque ou ne peut fonctionner, l’immatériel ne pouvant agir directement sur la matière et se trouvant ainsi dans l’impossibilité de se manifester, il pourra y avoir quelque chose dans le genre du crétin ou de l’idiot, mais il n’y aura jamais un être intelligent. Enfin, si l’Esprit manque, on aura un fœtus vivant de la vie animale et non un Esprit incarné. Si donc nous avons trois principes en présence, ces trois principes doivent réagir l’un sur l’autre, et il s’ensuivra la santé ou la maladie, selon qu’il y aura entre eux harmonie parfaite ou désaccord partiel.
Si la maladie ou le désordre organique, comme on voudra l’appeler, procède du corps, les médicaments matériels sagement employés suffiront à rétablir l’harmonie générale.
Si le trouble vient du périsprit, si c’est une modification du principe fluidique qui le compose, qui se trouve altéré, il faudra une médication en rapport avec la nature de l’organe troublé pour que les fonctions puissent reprendre leur état normal. Si la maladie procède de l’Esprit, on ne saurait employer pour la combattre autre chose qu’une médication spirituelle. Si enfin, comme c’est le cas le plus général, et on peut même dire celui qui se présente exclusivement, si la maladie procède du corps, du périsprit et de l’Esprit, il faudra que la médication combatte à la fois toutes les causes du désordre par des moyens divers pour obtenir la guérison. Or que font généralement les médecins ? Ils soignent le corps, ils le guérissent ; mais guérissent-ils la maladie ? Non. Pourquoi ? Parce que le périsprit étant un principe supérieur à la matière proprement dite, pourra devenir cause par rapport à celle-ci ; et s’il est entravé, les organes matériels qui se trouvent en rapport avec lui seront également frappés dans leur vitalité. En soignant le corps, vous détruisez l’effet ; mais la cause résidant dans le périsprit, la maladie reviendra de nouveau lorsque les soins cesseront, jusqu’à ce qu’on se soit aperçu qu’il faut porter ailleurs son attention, en soignant fluidiquement le principe fluidique morbide.
Si enfin la maladie procède du mens, de l’Esprit, le périsprit et le corps, placés sous sa dépendance, seront entravés dans leurs fonctions, et ce n’est ni en soignant l’un ni en soignant l’autre qu’on fera disparaître la cause.
Ce n’est donc pas en mettant la camisole de force à un fou, ou en lui donnant des pilules ou des douches, qu’on parviendra à le remettre dans son état normal ; on apaisera seulement ses sens révoltés ; on calmera ses accès, mais on ne détruira le germe qu’en le combattant par ses semblables, en faisant de l’homéopathie spirituellement et fluidiquement, comme on en fait matériellement, en donnant au malade, par la prière, une dose infinitésimale de patience, de calme, de résignation, suivant les cas, comme on lui donne une dose infinitésimale de brucine, de digitale ou d’aconit.
Pour détruire une cause morbide, il faut la combattre sur terrain.
Docteur MOREL LAVALLÉE. †