Le Chemin Écriture du Spiritisme Chrétien.
Doctrine spirite - 1re partie. ©

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Revue spirite — Année VI — Octobre 1863.

(Langue portugaise)

DISSERTATIONS SPIRITES.


LE PANTHÉISME.

(Société spirite de Paris.  †  — Médium, madame Costel.)

Le panthéisme, « ou l’incarnation de l’Esprit dans la matière », n de l’idée dans la forme, est le premier pas du paganisme vers la loi d’amour qui fut révélée et prêchée par Jésus. L’antiquité, avide de jouissances, éprise de la beauté extérieure, ne regardait guère au delà de ce qu’elle voyait ; sensuelle, ardente, elle ignorait les mélancolies qui naissent du doute inquiet et des tendresses refoulées ; elle craignait les dieux dont elle plaçait l’image adoucie aux foyers de ses demeures ; l’esclavage et la guerre la rongeaient au dedans, l’épuisaient au dehors ; en vain la nature sonore et magnifique conviait les hommes à comprendre sa splendeur ; ils la redoutaient, ou l’adoraient à l’égal des dieux. Les bois sacrés participaient de la terreur des oracles, et nul mortel ne séparait le bienfait de leur solitude des idées religieuses qui faisaient palpiter l’arbre et frémir la pierre.

Le panthéisme a deux faces sous lesquelles il convient de l’étudier. D’abord, la séparation infinie de la nature divine, morcelée dans toutes les parties de la création et se retrouvant dans les plus infimes détails aussi bien que dans sa magnificence, c’est-à-dire une confusion flagrante entre l’œuvre et l’ouvrier. En second lieu, l’assimilation de l’humanité, ou plutôt son absorption dans la matière. Le panthéisme antique incarnait les divinités ; le moderne panthéisme assimile l’homme au règne animal et fait jaillir les molécules créatrices de l’ardente fournaise où s’élabore la végétation, confondant ainsi les résultats avec le principe.

Dieu est l’ordre, que la confusion humaine ne saurait troubler ; tout vient à point : la sève aux arbres et la pensée aux cerveaux ; aucune idée, fille du temps, n’est abandonnée au hasard ; elle a sa filière, une étroite parenté qui lui donne sa raison d’être, la relie au passé et l’engage dans l’avenir. L’histoire des croyances religieuses est la preuve de cette vérité absolue ; pas une idolâtrie, pas un système, pas un fanatisme qui n’ait eu sa puissante et impérieuse raison d’exister ; tous avançaient vers la lumière, tous convergeaient vers le même but, et tous viendront se confondre, comme les eaux des fleuves lointains, dans la vaste et profonde mer de l’unité spirite.

Ainsi le panthéisme, précurseur du catholicisme, portait en lui le germe de l’universalité de Dieu ; il inspirait aux hommes la fraternité envers la nature, cette fraternité que Jésus devait leur enseigner à pratiquer les uns envers les autres ; fraternité sacrée, affermie aujourd’hui par le Spiritisme qui relie victorieusement les êtres terrestres au monde spirituel.

Je vous le dis en vérité, la loi d’amour déroule lentement et d’une façon continue ses spirales infinies ; c’est elle qui, dans les rites mystérieux des religions indiennes, divinise l’animal, le sacrant par sa faiblesse et ses humbles services ; c’est elle qui peuplait de dieux familiers les foyers purifiés ; c’est elle qui, dans chacune des croyances diverses, fait épeler aux générations un mot de l’alphabet divin ; mais il était réservé au seul Jésus de proclamer l’idée universelle qui les résume toutes. Le Sauveur annonça l’amour et le rendit plus fort que la mort ; il dit aux hommes : «  Aimez-vous les uns les autres ; aimez-vous dans la douleur, dans la joie, dans l’opprobre ; aimez la nature, votre première initiatrice ; aimez les animaux, vos humbles compagnons ; aimez ce qui commence, aimez ce qui finit. »

Le Verbe de l’Éternel s’appelle amour, et il embrasse, dans une inextinguible tendresse, la terre où vous passez et les cieux où vous entrerez, purifiés et triomphants.

Lazare.



[1] [Vois note du compilateur.]


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