1. — Nous n’avons mentionné cette publication que pour mémoire dans notre dernier numéro [v. Société spirite de Metz], nous proposant d’y revenir. Nous l’avons lue avec attention, et nous ne pouvons que féliciter la Société des Spirites messins de ses résultats. Elle compte dans son sein, un grand nombre d’hommes éclairés qui, nous l’espérons, sauront la tenir en garde contre les embûches des mauvais Esprits qui ne manqueront pas de tenter de la détourner de la bonne voie dans laquelle elle s’est placée.
Cette publication n’est point périodique ; la Société de Metz se propose d’en faire de semblables de temps en temps, à des époques indéterminées, et d’y insérer les meilleures communications qu’elle aura obtenues. Ce mode est avantageux en ce qu’il n’oblige à contracter aucun engagement envers des abonnés qu’il faut servir quand même, et que les frais que l’on fait sont toujours proportionnels.
Toutes les communications contenues dans cette première brochure portent un cachet éminemment sérieux et d’une moralité irréprochable ; nous n’y avons rien remarqué qui ne fût ce qu’on pourrait appeler orthodoxe au point de vue de la science et d’accord avec l’enseignement du Livre des Esprits. Si messieurs les Spirites de Metz nous permettent de leur donner un conseil, nous les engagerons à continuer à apporter dans leurs publications ultérieures la prudente circonspection que nous remarquons dans celle-ci ; qu’ils se persuadent bien que des publications intempestives peuvent être plus nuisibles qu’utiles à la propagation du Spiritisme. Nous comptons sur la sagesse et la sagacité de ceux qui les dirigent pour ne pas céder aux entraînements d’adeptes plus zélés que réfléchis ; qu’ils veuillent bien se souvenir de cette maxime : Rien ne sert de courir, il faut partir à point.
Les deux communications suivantes, extraites de cette première livraison, peuvent donner une idée de l’Esprit dans lequel elles sont faites.
2. LE FLUIDE UNIVERSEL.
(Le 29 septembre 1860.)
Le fluide universel relie entre eux tous les mondes ; et, selon les courants qui lui sont imprimés par la volonté du Créateur, il donne tous les phénomènes de la création. C’est lui qui est la vie même, et qui relie les différentes matières de notre globe ; c’est lui qui, par des propriétés subordonnées à des lois, règle les différentes choses si mystérieuses, pour vous, des affinités physiques et morales ; c’est lui qui vous fait voir le passé, le présent et l’avenir, surtout lorsque la matière qui obstrue votre âme est annulée ou affaiblie par une cause quelconque ; alors cette double vue (bien que moins développée qu’après votre mort), voit, sent et touche tout, dans ce milieu fluidique, qui est son élément et le miroir exact de ce qui a été, est et sera ; car il n’y a que les parties les plus grossières de ce fluide qui subissent des modifications sensibles de composition.
HENRY, ancien Magnétiseur.
3. EFFETS DE LA PRIÈRE.
(Le 15 octobre 1860.)
La prière est une aspiration sublime à laquelle Dieu a donné un pouvoir si magnifique que les Esprits la réclament pour eux constamment. Tendre rosée, qui est comme un rafraîchissement pour le pauvre exilé sur la terre et un agencement (sic) fructueux pour l’âme éprouvée. La prière agit directement sur l’Esprit qui en est le but ; elle ne change pas ses épines pour des roses, elle modifie sa vie de souffrances, — ne pouvant rien sur la volonté immuable de Dieu, — en lui imprimant cet essor de volonté qui relève son courage, en lui donnant la force pour lutter contre les épreuves et les dominer. Par ce moyen, le chemin qui conduit à Dieu est abrégé et rien ne peut, comme effet merveilleux, être comparé à la prière.
Celui qui blasphème contre la prière ne peut être qu’un Esprit infime, tellement terrestre et reculé, qu’il ne comprend même pas qu’il doit s’accrocher à cette planche de salut pour se sauver.
Priez : c’est un mot descendu du ciel, c’est la goutte de rosée dans le calice d’une fleur, c’est le soutien du roseau pendant l’orage, c’est la planche du pauvre naufragé pendant la tempête, c’est l’abri du mendiant et de l’orphelin, c’est le berceau de l’enfant pour s’endormir. Émanation divine, la prière, c’est ce qui nous relie à Dieu par le langage, c’est ce qui l’intéresse à nous ; le prier, c’est l’aimer ; l’implorer pour son frère, c’est un acte d’amour des plus méritoires. La prière qui vient du cœur tient la clef des trésors de grâce ; c’est l’économe qui dispense les bienfaits au nom de l’infinie miséricorde. L’âme élevée vers Dieu, par un de ces élans sublimes de la prière, semble, dégagée de son enveloppe grossière, se présenter pleine de confiance devant lui, sûre d’obtenir ce qu’elle demande avec humilité. Priez, oh ! priez, faites un réservoir de vos saintes aspirations qui sera déversé au jour de la justice. Préparez le grenier d’abondance, si précieux pendant la disette ; enfouissez le trésor de vos prières jusqu’au jour choisi par Dieu pour en distribuer le riche dépôt. Amassez pour vous et pour vos frères, ce qui diminuera vos angoisses et vous fera franchir avec plus de célérité l’espace qui vous sépare de Dieu. Réfléchis à ta misérable nature, compte tes déceptions, tes dangers, sonde l’abîme si profond où peuvent l’entraîner tes passions, regarde autour de toi ceux qui tombent, et tu sentiras le besoin impérieux de recourir à la prière ; c’est l’ancre de salut qui empêchera le brisement de ton navire, si bouleversé par les tourmentes du monde.
Ton Esprit Familier.
[1] Broch. in-8º ; prix 1 fr., à Paris, chez Didier et Comp., quai des Augustins, † 35 ; Ledoyen, Palais-Royal, † galerie d’Orléans, 31 ; à Metz, chez Verronnais, rue des Jardins, 14, et chez Warion, rue du Palais, 8.
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