Le Chemin Écriture du Spiritisme Chrétien.
Doctrine spirite - 1re partie. ©

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Le Ciel et l’Enfer.

(Langue portugaise)

Préface.

1 Le titre de cet ouvrage en indique clairement l’objet. Nous y avons réuni tous les éléments propres à éclairer l’homme sur sa destinée. 2 Comme dans nos autres écrits sur la doctrine spirite, nous n’y avons rien mis qui soit le produit d’un système préconçu ou d’une conception personnelle qui n’aurait aucune autorité : tout y est déduit de l’observation et de la concordance des faits.


3 Le Livre des Esprits contient les bases fondamentales du spiritisme ; c’est la pierre angulaire de l’édifice ; tous les principes de la doctrine y sont posés, jusqu’à ceux qui doivent en faire le couronnement ; 4 mais il fallait en donner les développements, en déduire toutes les conséquences et toutes les applications, à mesure qu’elles se déroulaient par l’enseignement complémentaire des Esprits, et par de nouvelles observations ; 5 c’est ce que nous avons fait dans le Livre des Médiums et dans l’Évangile selon le spiritisme à des points de vue spéciaux ; c’est ce que nous faisons dans cet ouvrage, à un autre point de vue, et c’est ce que nous ferons successivement dans ceux qui nous restent à publier, et qui viendront en leur temps.


6 Les idées nouvelles ne fructifient que lorsque la terre est préparée pour les recevoir ; or, par cette terre préparée, il ne faut pas entendre quelques intelligences précoces qui ne donneraient que des fruits isolés, mais un certain ensemble dans la prédisposition générale, afin que, non-seulement elle donne des fruits plus abondants, mais que l’idée, trouvant un plus grand nombre de points d’appui, rencontre moins d’opposition, et soit plus forte pour résister à ses antagonistes. 7 L’Évangile selon le spiritisme était déjà un pas en avant; le Ciel et l’Enfer est un pas de plus dont la portée sera facilement comprise, car il touche au vif de certaines questions, mais il ne devait pas venir plus tôt.


8 Si l’on considère l’époque à laquelle est arrivé le spiritisme, on reconnaît sans peine qu’il est venu en temps opportun, ni trop tôt, ni trop tard; plus tôt, il eût avorté, parce que, les sympathies n’étant pas assez nombreuses, il eût succombé sous les coups de ses adversaires ; plus tard, il eût manqué l’occasion favorable de se produire ; les idées auraient pu prendre un autre cours dont il eût été difficile de les détourner. Il fallait laisser aux vieilles idées le temps de s’user et de prouver leur insuffisance, avant d’en présenter de nouvelles.


9 Les idées prématurées avortent, parce qu’on n’est pas mûr pour les comprendre, et que le besoin d’un changement de position ne se fait pas encore sentir. Aujourd’hui il est évident pour tout le monde qu’un immense mouvement se manifeste dans l’opinion ; une réaction formidable s’opère dans le sens progressif contre l’esprit stationnaire ou rétrograde de la routine ; les satisfaits de la veille sont les impatients du lendemain. 10 L’humanité est dans le travail de l’enfantement; il y a dans l’air quelque chose, une force irrésistible qui la pousse en avant ; elle est comme un jeune homme sorti de l’adolescence qui entrevoit de nouveaux horizons sans les définir, et secoue les langes de l’enfance. 11 On veut quelque chose de mieux, des aliments plus solides pour la raison ; mais ce mieux est encore dans le vague ; on le cherche ; tout le monde y travaille, depuis le croyant jusqu’à l’incrédule, depuis le laboureur jusqu’au savant. 12 L’univers est un vaste chantier ; les uns démolissent, les autres reconstruisent ; chacun taille une pierre pour le nouvel édifice dont le grand Architecte possède seul le plan définitif, et dont on ne comprendra l’économie que lorsque ses formes commenceront à se dessiner au-dessus de la surface du sol. C’est ce moment que la souveraine sagesse a choisi pour l’avénement du spiritisme.


13 Les Esprits qui président au grand mouvement régénérateur agissent donc avec plus de sagesse et de prévoyance que ne peuvent le faire les hommes, parce qu’ils embrassent la marche générale des événements, tandis que nous ne voyons que le cercle borné de notre horizon. 14 Les temps de la rénovation étant arrivés, selon les décrets divins, il fallait qu’au milieu des ruines du vieil édifice, l’homme, pour ne pas se décourager, entrevît les assises du nouvel ordre de choses ; il fallait que le matelot pût apercevoir l’étoile polaire qui doit le guider vers le port.


15 La sagesse des Esprits qui s’est montrée dans l’apparition du spiritisme, révélé presque instantanément par toute la terre, à l’époque la plus propice, n’est pas moins évidente dans l’ordre et la gradation logiques des révélations complémentaires successives. 16 Il ne dépend de personne de contraindre leur volonté à cet égard, car ils ne mesurent pas leurs enseignements au gré de l’impatience des hommes. Il ne nous suffit pas de dire : « Nous voudrions avoir telle chose, » pour qu’elle soit donnée ; et encore moins nous convient-il de dire à Dieu : « Nous jugeons que le moment est venu pour vous de nous donner telle chose ; nous nous jugeons nous-mêmes assez avancés pour la recevoir ; » car ce serait lui dire : « Nous savons mieux que vous ce qu’il convient de faire. » 17 Aux impatients, les Esprits répondent : « Commencez d’abord par bien savoir, bien comprendre, et surtout bien pratiquer ce que vous savez, afin que Dieu vous juge dignes d’en apprendre davantage ; puis, quand le moment sera venu, nous saurons agir et choisirons nos instruments. »


18 La première partie de cet ouvrage, intitulée Doctrine, contient l’examen comparé des diverses croyances sur le ciel et sur l’enfer, les anges et les démons, les peines et les récompenses futures ; 19 le dogme des peines éternelles est envisagé d’une manière spéciale, et réfuté par des arguments tirés des lois mêmes de la nature, et qui en démontrent, non-seulement le côté illogique, déjà signalé cent fois, mais l’impossibilité matérielle. Avec les peines éternelles tombent naturellement les conséquences qu’on avait cru pouvoir en tirer.


20 La seconde partie renferme de nombreux exemples à l’appui de la théorie, ou mieux qui ont servi à établir la théorie. Ils puisent leur autorité dans la diversité des temps et des lieux où ils ont été obtenus, car s’ils émanaient d’une seule source, on pourrait les regarder comme le produit d’une même influence ; ils la puisent, en outre, dans leur concordance avec ce qui s’obtient tous les jours partout où l’on s’occupe des manifestations spirites à un point de vue sérieux et philosophique. 21 Ces exemples auraient pu être multipliés à l’infini, car il n’est pas de centre spirite qui ne puisse en fournir un notable contingent. Pour éviter des répétitions fastidieuses, nous avons dû faire un choix parmi les plus instructifs. 22 Chacun de ces exemples est une étude, où toutes les paroles ont leur portée pour quiconque les méditera avec attention, car de chaque point jaillit une lumière sur la situation de l’âme après la mort, et le passage, jusqu’alors si obscur et si redouté, de la vie corporelle à la vie spirituelle. 23 C’est le guide du voyageur avant d’entrer dans un pays nouveau. La vie d’outre-tombe s’y déroule sous tous ses aspects, comme un vaste panorama ; chacun y puisera de nouveaux motifs d’espérance et de consolation, et de nouveaux soutiens pour affermir sa foi en l’avenir et en la justice de Dieu.


24 Dans ces exemples, pris pour la plupart dans des faits contemporains, nous avons dissimulé les noms propres toutes les fois que nous l’avons jugé utile, par des motifs de convenance faciles à apprécier. Ceux que ces exemples peuvent intéresser les reconnaîtront facilement; pour le public, des noms plus ou moins connus, et quelquefois très obscurs, n’eussent rien ajouté à l’instruction qu’on en peut retirer.


25 Les mêmes raisons qui nous ont fait taire les noms des médiums dans l’Évangile selon le spiritisme, nous ont fait nous abstenir de les nommer dans cet ouvrage, fait pour l’avenir plus encore que pour le présent. Ils y sont d’autant moins intéressés qu’ils ne sauraient s’attribuer le mérite d’une chose à laquelle leur propre esprit n’a participé en rien. 26 La médiumnité, d’ailleurs, n’est point inféodée dans tel ou tel individu ; c’est une faculté fugitive, subordonnée à la volonté des Esprits qui veulent se communiquer, que l’on possède aujourd’hui et qui peut faire défaut le lendemain, qui n’est jamais applicable à tous les Esprits sans distinction, et, par cela même, ne constitue point un mérite personnel comme le serait un talent acquis par le travail et les efforts de l’intelligence. 27 Les médiums sincères, ceux qui comprennent la gravité de leur mission, se considèrent comme des instruments que la volonté de Dieu peut briser quand il lui plaît, s’ils n’agissent pas selon ses vues ; ils sont heureux d’une faculté qui leur permet de se rendre utiles, mais ils n’en tirent aucune vanité. Du reste, nous nous sommes conformé sur ce point aux conseils de nos guides spirituels.


28 La Providence a voulu que la nouvelle révélation ne fût le privilége de personne, mais qu’elle eût ses organes par toute la terre, dans toutes les familles, chez les grands comme chez les petits, selon cette parole dont les médiums de nos jours sont l’accomplissement : « Dans les derniers temps, dit le Seigneur, je répandrai de mon Esprit sur toute chair ; vos fils et vos filles prophétiseront ; vos jeunes gens auront des visions et vos vieillards auront des songes. En ces jours-là, je répandrai de mon Esprit sur mes serviteurs et sur mes servantes, et ils prophétiseront. » (Actes, ch. II, v. 17, 18.)

29 Mais il est dit aussi : « Il y aura de faux Christs et de faux prophètes. » (Voir l’Évangile selon le spiritisme, ch. XXI.)

30 Or ces derniers temps sont arrivés ; ce n’est point la fin du monde matériel, comme on l’a cru, mais la fin du monde moral, c’est-à-dire l’ère de la régénération.



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