Le journal la Liberté publie depuis quelque temps, sous la signature
de M. Aimé Dolfus, une série d’articles politiques, sous la rubrique
: LETTRES DE MACHIAVEL à M. de Girardin, n
et dont il ne nous appartient pas d’analyser l’esprit ; mais nous reconnaissons
avec une vive satisfaction que si les rédacteurs de la Liberté
ne sont pas spirites, ils trouvent néanmoins assez adroit de se servir
des principes du Spiritisme pour intéresser leurs lecteurs. Il ne faut
certainement voir dans ces lettres qu’une forme, qu’un produit de l’imagination
approprié par l’auteur aux circonstances actuelles. Il faudrait, pour
juger ces lettres, les lire en entier. Notre cadre et l’objet spécial
de nos études, nous oblige à ne reproduire que le passage suivant, que
nous publions sans autres commentaires, renvoyant nos lecteurs pour
plus de détails à l’appréciation qui en est faite par M. Allan Kardec,
dans la communication intitulée : Le
Spiritisme et la littérature contemporaine. Nous citons textuellement
:
« Parmi les quelques hommes de votre génération qui ont su le mieux saisir et s’assimiler mes idées, mettre en pratique mes doctrines, abandonner la politique de passion pour la politique de conciliation, négliger les formes gouvernementales pour s’attacher au fond des choses, il en est un dont la vie publique semble une page détachée de l’histoire de mon temps.
« Il est mon contemporain presque autant qu’il est le vôtre ; il est votre ami comme il fut le mien. C’est pour la seconde fois qu’il se donne une mission d’apaisement et qu’il joue un rôle modérateur dont le dix- neuvième siècle ne semble deviner guère mieux que les partis du seizième, la portée et la grandeur. Il avait essayé déjà, mais sans succès, sous les Médicis ce qu’il vient de tenter plus heureusement sous les Napoléons. Avant de porter le nom que vous lui connaissez, monsieur, et que je n’ai pas besoin d’écrire, il s’était appelé François Guichardin.
« Historien et homme d’État sous sa première incarnation, il s’est révélé, la seconde, orateur de premier ordre : les deux personnalités ont tant de points de contact, que je crois pouvoir les confondre en une seule. »
(Liberté, du 4 septembre 1869.)
[A. DESLIENS.]
[1] Voir la Liberté, des 31 août, 2 et 4 septembre.