Le passage suivant est extrait d’un ouvrage nouveau intitulé :
Lettres
à mon frère sur mes croyances religieuses - Google Books, par
Math. Briancourt. n
« Je crois en un seul Dieu tout-puissant, juste et bon, ayant pour corps la lumière, pour membres la totalité des astres ordonnés en séries hiérarchiques. Je crois que Dieu assigne à tous ses mem- bres, grands et petits, une fonction à remplir dans le développement de la vie universelle qui est sa vie, réservant l’intelligence pour ceux de ses membres qu’il s’associe dans le gouvernement du monde. Je crois que les êtres intelligents du dernier degré, les humanités, ont pour tâche la gestion des astres qu’ils habitent et sur lesquels ils ont mission de faire régner l’ordre, la paix et la justice. Je crois que les créatures remplissent leurs fonctions en satisfaisant leurs besoins, que Dieu proportionne exactement aux exigences des fonctions ; et, comme dans sa bonté, il attache le plaisir à la satisfaction des besoins, je crois que toute créature, accomplissant sa tâche, est aussi heureuse que le comporte sa nature, et que ses souffrances sont d’autant plus vives, qu’elle s’écarte davantage de l’accomplissement de cette tâche. Je crois que l’humanité terrestre aura bientôt acquis les connaissances et le matériel qui lui sont indispensables pour remplir sa haute fonction, et qu’en conséquence, le jour du bonheur général ici-bas ne tardera pas longtemps à se lever. Je crois que l’intelligence des êtres raisonnables dispose de deux corps : l’un formé de substances visibles pour nos yeux ; l’autre de natures plus subtiles et invisibles nommées arômes. Je crois qu’à la mort de leur corps visible, ces êtres continuent à vivre dans le monde aromal, où ils trouvent la rémunération exacte de leurs œuvres bonnes ou mauvaises ; puis, qu’après un temps plus ou moins long, ils reprennent un corps matériel pour l’abandonner encore à la décomposition, et ainsi de suite. Je crois que les intelligences qui s’agrandissent en remplissant exactement leurs fonctions, vont animer des êtres du plus en plus élevés dans la divine hiérarchie, jusqu’à ce qu’elles rentrent, à la fin des temps, dans le sein de Dieu d’où elles sont sorties, qu’elles s’unissent à son intelligence et partagent sa vie aromale. »
Avec une telle profession de foi, on comprend que fouriéristes † et spirites puissent se donner la main.
[1] 1 vol. in-18. Libr. des sciences sociales.