Le Chemin Écriture du Spiritisme Chrétien.
Doctrine spirite - 1re partie. ©

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Revue spirite — Année XII — Janvier 1869.

(Langue portugaise)

SUICIDE PAR OBSESSION.

1. — On lit dans le Droit :

« Le sieur Jean-Baptiste Sadoux, fabricant de canots à Joinville-le-Pont,  †  aperçut hier un jeune homme qui, après avoir erré pendant quelque temps sur le pont, était monté sur le parapet et se précipitait dans la Marne.  †  Aussitôt il se porta à son secours, et, au bout de sept  minutes, il le ramena. Mais déjà l’asphyxie était complète, et toutes les tentatives faites pour ranimer cet infortuné demeurèrent infructueuses.

« Une lettre trouvée sur lui l’a fait reconnaître pour le sieur Paul D…, âgé de vingt-deux ans, demeurant rue Sedaine, à Paris.  †  Cette lettre, adressée par le suicidé à son père, était extrêmement touchante. Il lui demandait pardon de l’abandonner et lui disait que depuis deux ans il était dominé par une idée terrible, par une irrésistible envie de se détruire. Il lui semblait, ajoutait-il, entendre hors de la vie une voix qui l’appelait sans relâche, et, malgré tous ses efforts, il ne pouvait s’empêcher d’aller vers elle. On a également trouvé dans une poche de paletot une corde neuve à laquelle avait été fait un nœud coulant. Le corps, à la suite de l’examen médico-légal, a été remis à la famille. »


L’obsession est ici bien évidente, et ce qui ne l’est pas moins, c’est que le Spiritisme y est complètement étranger, nouvelle preuve que ce mal n’est pas inhérent à la croyance. Mais si le Spiritisme n’est pour rien dans le fait, lui seul peut en donner l’explication. Voici l’instruction donnée à ce sujet par un de nos Esprits habitués, et de laquelle il ressort que, malgré l’entraînement auquel ce jeune homme a cédé pour son malheur, il n’a point succombé à la fatalité ; il avait son libre arbitre, et, avec plus de volonté, il aurait pu résister. S’il avait été Spirite, il aurait compris que la voix qui le sollicitait ne pouvait être que celle d’un mauvais Esprit, et les suites terribles d’un instant de faiblesse.


2. (Paris, groupe Desliens, 20 décembre 1868, Médium, M. Nivard.)


La voix disait : Viens ! Viens ! mais elle eût été inefficace, cette voix du tentateur, si l’action directe de l’Esprit ne s’était fait sentir. Le pauvre suicidé était appelé et il était poussé. Pourquoi ? Son passé était la cause de la situation douloureuse où il se trouvait ; il tenait à la vie et redoutait la mort ; mais, dans cet appel incessant qu’il entendait, il a trouvé, dirai-je la force ? non ; il a puisé la faiblesse qui l’a perdu. Il a surmonté ses craintes, parce qu’il s’attendait à la fin à trouver de l’autre côté de la vie le repos que ce côté-ci lui refusait. Il a été trompé : le repos n’est point venu. Les ténèbres l’entourent, sa conscience lui reproche son acte de faiblesse, et l’Esprit qui l’a entraîné ricane autour de lui, il le crible d’un persiflage constant. L’aveugle ne le voit point, mais il entend la voix qui lui répète : Viens ! viens ! et puis qui se moque de ses tortures.

 La cause de ce fait d’obsession est dans le passé, comme je viens de le dire ; l’obsesseur a été poussé lui-même au suicide par celui qu’il vient de faire tomber dans l’abîme. C’était sa femme dans l’existence précédente, et elle avait considérablement souffert de la débauche et des brutalités de son mari. Trop faible pour accepter la situation qui lui était faite, avec résignation et courage, elle demanda à la mort un refuge contre ses maux. Elle s’est vengée depuis ; vous savez comment. Mais cependant l’acte de ce malheureux n’était pas fatal ; il avait accepté les risques de la tentation ; elle était nécessaire à son avancement, car, seule, elle pouvait faire disparaître la tache qui avait sali son existence précédente. Il en avait accepté les risques avec l’espoir d’être le plus fort, il s’était trompé : il a succombé. Il recommencera plus tard ; résistera-t-il ? Cela dépendra de lui.

Priez Dieu pour lui, afin qu’il lui donne le calme et la résignation dont il a tant besoin, le courage et la force pour qu’il ne faillisse pas dans les épreuves qu’il aura à subir plus tard.


Louis Nivard.


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