Le Chemin Écriture du Spiritisme Chrétien.
Doctrine spirite - 1re partie. ©

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Revue spirite — Année X — Février 1867.

(Langue portugaise)

RÉFUTATION DE L’INTERVENTION DU DÉMON.

Par Mgr Freyssinous, évêque d’Hermopolis.  † 

1. — En réponse à l’opinion qui attribue à une ruse du démon les transformations morales opérées par l’enseignement des Esprits, nous avons maintes fois dit que le diable serait bien peu habile si, pour arriver à perdre l’homme, il commençait par le tirer du bourbier de l’incrédulité et le ramener à Dieu ; que ce serait la conduite d’un sot et d’un niais. A cela on objecte que c’est précisément là le chef-d’œuvre de la malice de cet ennemi de Dieu et des hommes. Nous avouons ne pas comprendre la malice.


2. — Un de nos correspondants nous adresse, à l’appui de notre raisonnement, les paroles ci-après de Mgr de Freyssinous, évêque d’Hermopolis, tirées de ses Conférences sur la religionn tome II, page 341 ; Paris, 1825.

« Si Jésus-Christ avait opéré ses miracles par la vertu du démon, le démon aurait donc travaillé à détruire son empire, et il aurait employé sa puissance contre lui-même. Certes, un démon qui chercherait à détruire le règne du vice pour établir celui de la vertu, serait un étrange démon. Voilà pourquoi Jésus, pour repousser l’absurde accusation des Juifs, leur disait : « Si j’opère des prodiges au nom du démon, le démon est donc divisé avec lui-même ; il cherche donc à se détruire, » réponse qui ne souffre pas de réplique. »


3. — Merci à notre correspondant d’avoir bien voulu nous signaler cet important passage dont nos lecteurs feront leur profit à l’occasion. Merci aussi à tous ceux qui nous transmettent ce qu’ils trouvent, dans leurs lectures, d’intéressant pour la doctrine. Rien n’est perdu.

Tous les ecclésiastiques, comme on le voit, sont loin de professer, sur la doctrine démoniaque, des opinions aussi absolues que certains membres du clergé ; Mgr d’Hermopolis est, en ces matières, une autorité dont ils ne sauraient récuser la valeur. Ses arguments sont précisément les mêmes qu’opposent les Spirites à ceux qui attribuent au démon les bons conseils qu’ils reçoivent des Esprits. Que font, en effet, les Esprits, si ce n’est détruire le règne du vice pour établir celui de la vertu ? de ramener à Dieu ceux qui le méconnaissent et le renient ? Si telle est l’œuvre du démon, il agirait comme un voleur de profession qui restituerait ce qu’il a volé, et engagerait les autres voleurs à devenir d’honnêtes gens. Alors il faudrait le féliciter de sa transformation.

Soutenir la coopération volontaire de l’Esprit du mal pour produire le bien, c’est non seulement un non-sens, mais c’est renier la plus haute autorité chrétienne : celle du Christ.

Que les Pharisiens du temps de Jésus aient cru cela de bonne foi, on pourrait le concevoir, parce qu’alors on n’était pas plus éclairé sur la nature de Satan que sur celle de Dieu, et qu’il entrait dans la théogonie des Juifs d’en faire deux puissances rivales. Mais aujourd’hui une telle doctrine est aussi inadmissible que celle qui attribuait à Satan certaines inventions industrielles, comme l’imprimerie, par exemple ; ceux mêmes qui la défendent sont peut-être les derniers à y croire ; déjà elle tombe dans le ridicule et n’effraye personne, et avant qu’il soit longtemps on n’osera plus l’invoquer sérieusement.

La doctrine spirite n’admet pas de puissance rivale à celle de Dieu, et encore moins pourrait-elle admettre qu’un être déchu, précipité par Dieu dans l’abîme, pût avoir recouvré assez de pouvoir pour contrebalancer ses desseins, ce qui ôterait à Dieu sa toute-puissance. Selon cette doctrine, Satan est la personnification allégorique du mal, comme chez les Païens Saturne était la personnification du temps, Mars celle de la guerre, Vénus de la beauté.

Les Esprits qui se manifestent sont les âmes des hommes, et dans le nombre il y en a, comme parmi les hommes, de bons et de pervers, d’avancés et d’arriérés ; les bons disent de bonnes choses, donnent de bons conseils ; les pervers en disent de mauvaises, inspirent de mauvaises pensées, et font le mal comme ils le faisaient sur la terre ; en voyant la méchanceté, la fourberie, l’ingratitude, la perversité de certains hommes, on reconnaît qu’ils ne valent pas mieux que les plus mauvais Esprits ; mais incarnés ou désincarnés, ces mauvais Esprits arriveront un jour à s’améliorer lorsqu’ils auront été touchés par le repentir.

Comparez l’une et l’autre doctrine, et voyez celle qui est la plus rationnelle, la plus respectueuse envers la divinité.



[1] [Défense du christianisme, ou, Conférences sur la religion, vol. 2. Por Denis-Luc Frayssinous - Google Books.]


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