Le Chemin Écriture du Spiritisme Chrétien.
Doctrine spirite - 1re partie. ©

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Revue spirite — Année X — Décembre 1867.

(Langue portugaise)

LETTRE DE BENJAMIN FRANKLIN À MISTRESS JONE MECONE.

SUR LA PRÉEXISTENCE.

Décembre 1770.

Dans mon premier séjour à Londres,  †  il y a près de quarante-cinq ans, j’ai connu une personne qui avait une opinion presque semblable à celle de votre auteur. Son nom était Hive ; c’était la veuve d’un imprimeur.

Elle mourut peu après mon départ. Par son testament, elle obligea son fils à lire publiquement, à Salters’ Hall , un discours solennel dont l’objet était de prouver que cette terre est le véritable enfer, le lieu de punition pour les Esprits qui ont péché dans un monde meilleur. En expiation de leurs fautes, ils sont envoyés ici-bas sous formes de toute espèce. J’ai vu, il y a longtemps, ce discours qui a été imprimé. Je crois me rappeler que les citations de l’Écriture n’y manquaient point ; on y supposait qu’encore bien qu’aujourd’hui nous n’ayons aucun souvenir de notre préexistence, nous en reprendrions connaissance après notre mort, et nous nous rappellerions les châtiments soufferts, de façon à être corrigés. Quant à ceux qui n’avaient pas encore péché, la vue de nos souffrances devait leur servir d’avertissement.

De fait, nous voyons ici-bas que chaque animal a son ennemi, et cet ennemi a des instincts, des facultés, des armes pour le terrifier, le blesser, le détruire. Quant à l’homme, qui est au premier degré de l’échelle, il est un diable pour son semblable. Dans la doctrine reçue de la bonté et de la justice du grand Créateur, il semble qu’il faille une hypothèse comme celle de madame Hive pour concilier avec l’honneur de la divinité cet état apparent de mal général et systématique. Mais, faute d’histoire et de faits, notre raisonnement ne peut aller loin quand nous voulons découvrir ce que nous avons été avant notre existence terrestre, oui ce que nous serons plus tard.

(Magasin pittoresque - Google Books , octobre 1867, page 340.)


Vous avons rapporté dans la Revue d’août 1865, page 244, l’épitaphe de Franklin composée par lui-même et qui est ainsi conçue :

« Ici repose, livré aux vers, le corps de Benjamin Franklin, imprimeur, comme la couverture d’un vieux livre dont les feuillets sont arrachés, et le titre et la dorure effacés ; mais, pour cela l’ouvrage ne sera pas perdu, car il reparaîtra, comme il le croyait, dans une nouvelle et meilleure édition, revue et corrigé par l’auteur. »

Encore une des grandes doctrines du Spiritisme, la pluralité des existences, professée, il y a plus d’un siècle, par un homme regardé à juste titre comme une des lumières de l’humanité. Cette idée est du reste si logique, si évidente par les faits qu’on a journellement sous les yeux, qu’elle est à l’état d’intuition chez une foule de gens. Elle est même positivement admise aujourd’hui, par des intelligences d’élite, comme principe philosophique, en dehors du Spiritisme. Le Spiritisme ne l’a donc pas inventée ; mais il l’a démontrée et prouvée, et de l’état de simple théorie il l’a fait passer à l’état de fait positif. C’est une des nombreuses portes ouvertes aux idées spirites, car, ainsi que nous l’avons expliqué dans une autre circonstance, ce point de départ admis, de déduction en déduction on aboutit forcément à tout ce qu’enseigne le Spiritisme.


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