Le Chemin Écriture du Spiritisme Chrétien.
Doctrine spirite - 1re partie. ©

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Revue spirite — Année IX — Août 1866.

(Langue portugaise)

QUESTIONS ET PROBLÈMES.


COMMUNICATION AVEC LES ÊTRES QUI NOUS SONT CHERS.

Pourquoi toutes les mères qui pleurent leurs enfants, et seraient heureuses de communiquer avec eux, ne le peuvent-elles souvent pas ; pourquoi la vue leur en est-elle refusée, même en rêve, malgré leur désir et leurs ardentes prières ?

Outre le défaut d’aptitude spéciale qui, comme on le sait, n’est pas donnée à tout le monde, il y a parfois d’autres motifs dont la sagesse de la Providence apprécie mieux que nous l’utilité. Ces communications pourraient avoir des inconvénients pour les natures trop impressionnables ; certaines personnes pourraient en faire abus et s’y livrer avec un excès nuisible à leur santé. La douleur, en pareil cas, est sans doute naturelle et légitime ; mais elle est quelquefois poussée à un point déraisonnable. Chez les personnes d’un caractère faible, ces communications ravivent souvent la douleur au lieu de la calmer, c’est pourquoi il ne leur est pas toujours permis d’en recevoir, même par d’autres médiums, jusqu’à ce qu’elles soient devenues plus calmes et assez maîtresses d’elles-mêmes pour dominer l’émotion. Le manque de résignation, en pareil cas, est presque toujours une cause de retard.

Puis, il faut dire aussi que l’impossibilité de communiquer avec les Esprits qu’on affectionne le plus, alors qu’on le peut avec d’autres, est souvent une épreuve pour la foi et la persévérance, et, dans certains cas, une punition. Celui à qui cette faveur est refusée doit donc se dire que sans doute il l’a mérité ; c’est à lui d’en chercher la cause en lui-même, et non de l’attribuer à l’indifférence ou à l’oubli de l’être regretté.

Il est enfin des tempéraments qui, nonobstant la force morale, pourraient souffrir de l’exercice de la médiumnité avec certains Esprits, même sympathiques, selon les circonstances.

Admirons en tout la sollicitude de la Providence, qui veille sur les plus petits détails, et sachons nous soumettre à sa volonté sans murmure, car elle sait mieux que nous ce qui nous est utile ou nuisible. Elle est pour nous comme un bon père qui ne donne pas toujours à son enfant ce qu’il désire.

Les mêmes raisons ont lieu pour ce qui concerne les rêves. Les rêves sont le souvenir de ce que l’âme a vu à l’état de dégagement pendant le sommeil. Or, ce souvenir peut être interdit. Mais ce dont on ne se souvient pas n’est pas pour cela perdu pour l’âme ; les sensations éprouvées pendant les excursions qu’elle fait dans le monde invisible, laissent au réveil des impressions vagues, et l’on en rapporte des pensées et des idées dont, souvent, on ne soupçonne pas l’origine. On peut donc avoir vu, pendant le sommeil, les êtres qu’on affectionne, s’être entretenu avec eux, et ne pas s’en souvenir ; on dit alors qu’on n’a pas rêvé.

Mais si l’être regretté ne peut se manifester d’une manière ostensible quelconque, il n’en est pas moins auprès de ceux qui l’attirent par leur pensée sympathique ; il les voit, il entend leurs paroles ; et souvent on devine sa présence, par une sorte d’intuition, une sensation intime, quelquefois même par certaines impressions physiques. La certitude qu’il n’est pas dans le néant ; qu’il n’est perdu ni dans les profondeurs de l’espace, ni dans les gouffres de l’enfer ; qu’il est plus heureux, exempt désormais des souffrances corporelles et des tribulations de la vie ; qu’on le reverra, après une séparation momen-tanée, plus beau, plus resplendissant, sous son enveloppe éthérée impérissable, que sous sa lourde carapace charnelle : c’est là une immense consolation que se refusent ceux qui croient que tout finit avec la vie, et c’est ce que donne le Spiritisme.

En vérité, on ne comprend pas le charme qu’on peut trouver à se complaire dans l’idée du néant pour soi-même et pour les siens, et l’obstination de certaines gens à repousser jusqu’à l’espérance qu’il en peut être autrement, et les moyens d’en acquérir la preuve. Qu’on dise à un malade mourant : « Demain vous serez guéri, vous vivrez encore de longues années, gai, bien portant, » il en acceptera l’augure avec joie ; la pensée de la vie spirituelle, indéfinie, exempte des infirmités et des soucis de la vie, n’est-elle pas bien autrement satisfaisante ?

Eh bien ! le Spiritisme n’en donne pas seulement l’espérance, mais la certitude. C’est pour cela que les Spirites considèrent la mort tout autrement que les incrédules.



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