Le Chemin Écriture du Spiritisme Chrétien.
Doctrine spirite - 1re partie. ©

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Revue spirite — Année VIII — Novembre 1865.

(Langue portugaise)

DISSERTATIONS SPIRITES.


LE REPOS ÉTERNEL.

(Société de Paris,  †  13 octobre 1865. – Médium, M. Leymarie.)

Lorsque je laissai mon enveloppe terrestre, on prononça sur ma tombe plusieurs discours, et tous étaient empreints de la même idée. Sonnez, mon ami, disait l’un, allez jouir du repos éternel. Ame, disait le prêtre, reposez-vous dans la contemplation divine. Ami, répétait le troisième, dors en paix après ta vie si bien remplie. Enfin c’était le repos éternel continu qui ressortait du fond de tant d’adieux touchants.

Le repos éternel ! qu’entendait-on par cette expression et qu’entend-on par les mêmes paroles continuellement répétées à chaque disparition en terre d’un homme qui s’en va dans l’inconnu ?

Ah ! nous nous reposons, dites-vous, mes amis ; étrange erreur ! vous comprenez le repos à votre manière. Regardez autour de vous, le repos existe-t-il ? Les arbres en ce moment vont se dépouiller de leurs enveloppes charmantes ; tout gémit en cette saison ; la nature semble se préparer à la mort, et pourtant, si l’on cherche, on trouve la vie en préparation sous cette mort apparente ; tout s’épure dans ce grand laboratoire terrestre, et la sève et la fleur, l’insecte et le fruit, tout ce qui doit parer et féconder.

Cette montagne, qui semble avoir l’immobilité éternelle, ne se repose pas ; les molécules infinies qui la composent accomplissent un travail énorme ; elles tendent, les unes à s’agréger, les autres à se séparer ; et cette lente transformation cause l’étonnement d’abord, et ensuite l’admiration du chercheur qui trouve en tout des instincts divers et des mystères à explorer. Et si la terre s’agite ainsi dans ses entrailles, c’est que ce grand creuset élabore et prépare l’air que vous respirez, les gaz qui doivent sustenter la nature entière ; c’est qu’elle imite les millions de planètes que vous apercevez dans l’espace et dont chaque jour les mouvements, le travail continu, obéissent à la volonté souveraine ; leur évolution est mathématique, et si elles renferment d’autres éléments que ceux qui vous font agir, allez ! croyez-le, ces éléments travaillent à leur épuration, à leur perfection.

Oui, à leur perfection ; car c’est le mot éternel ; la perfection, c’est le but, et pour l’atteindre, atomes, molécules, sève, minerais, arbres, animaux, hommes, planètes et Esprits s’évertuent à ce mouvement général, qui est admirable par sa diversité, car il est l’harmonie ; toutes les tendances vont au même but, et ce but est Dieu, centre de toute attraction.

Depuis mon départ de la terre, ma mission n’est pas accomplie ; je cherche et travaille chaque jour ; ma pensée agrandie embrasse mieux la puissance dirigeante ; je me sens meilleur en faisant bien, et tout comme moi les légions innombrables d’Esprits préparent l’avenir. Ne croyez pas au repos éternel ! Ceux qui prononcent ces mots n’en comprennent pas le vide. Vous tous qui m’entendez, pouvez-vous tuer la pensée, la forcer au repos ? Oh ! non ; la vagabonde cherche et cherche toujours, et n’en déplaise aux aimables et utiles jongleurs qui nient l’Esprit et sa puissance, l’Esprit existe, nous le prouvons et le prouverons mieux à l’heure venue. Nous leur enseignerons, à ces apôtres de l’incrédulité, que l’homme ce n’est pas le néant, une agrégation d’atomes réunis par un hasard et détruits de même ; nous leur montrerons l’homme rayonnant par sa volonté et son libre arbitre, maître de ses destinées, et élaborant dans la géhenne  †  terrestre la puissance d’action nécessaire à d’autres vies, à d’autres épreuves.


Sonnez.



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