Le Chemin Écriture du Spiritisme Chrétien.
Doctrine spirite - 1re partie. ©

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Revue spirite — Année VIII — Mai 1865.

(Langue portugaise)

DISSERTATIONS SPIRITES.


(Lyon,  †  novembre 1863. – Méd., M. X…)

I.


LES IDÉES PRÉCONÇUES.

Nous vous avons souvent dit de scruter les communications qui vous sont faites, de les soumettre à l’analyse de la raison et de ne pas prendre, sans examen, les inspirations qui viennent agiter votre esprit sous l’influence de causes souvent fort difficiles à constater pour des incarnés soumis à des diversions sans nombre.

Les idées pures qui flottent pour ainsi dire dans l’espace (suivant l’idée platonicienne)  †  portées par les Esprits, ne peuvent pas toujours se loger seules et isolées dans le cerveau de vos médiums ; elles trouvent souvent la place occupée par des idées préconçues qui s’écoulent avec le jet de l’inspiration, qui le troublent et le transforment d’une manière inconsciente il est vrai, mais quelquefois d’une manière assez profonde pour que l’idée spirituelle se trouve ainsi entièrement dénaturée.

L’inspiration renferme deux éléments : la pensée et la chaleur fluidique destinée à échauffer l’esprit du médium en lui donnant ce que vous appelez la verve de la composition ; si l’inspiration trouve la place occupée par une idée préconçue dont le médium ne peut ou ne veut pas se détacher, notre pensée reste sans interprète, et la chaleur fluidique se dépense à chauffer une pensée qui n’est pas la nôtre. Que de fois, dans votre monde égoïste et passionné, venons-nous apporter la chaleur et l’idée ! Vous dédaignez l’idée que votre conscience devrait vous faire reconnaître, et vous vous emparez de la chaleur au profit de vos passions terrestres, dilapidant ainsi quelquefois le bien de Dieu au profit du mal.

Aussi, que de comptes auront à rendre un jour tous les avocats de mauvaises causes !

Sans doute il serait à désirer que les bonnes inspirations pussent toujours dominer les idées préconçues ; mais alors nous entraverions le libre arbitre de la volonté de l’homme, et ce dernier échapperait ainsi à la responsabilité qui lui appartient. Mais si nous ne sommes que les conseillers auxiliaires de l’humanité, combien de fois n’avons-nous pas à nous féliciter lorsque notre idée, frappant à la porte d’une conscience droite, triomphe de l’idée préconçue et modifie la conviction de l’inspiré ! Il ne faudrait pas croire cependant que notre secours mal employé ne trahisse pas un peu le mauvais usage qu’on peut en faire ; la conviction sincère trouve des accents qui, partis du cœur, arrivent au cœur ; la conviction simulée peut satisfaire des convictions passionnées, vibrant à l’unisson de la première, mais elle porte un froid particulier qui laisse la conscience mal satisfaite, et décèle une origine douteuse.

Voulez-vous savoir d’où viennent les deux éléments de l’inspiration médianimique ? La réponse est facile : l’idée vient du monde extraterrestre, c’est l’inspiration propre de l’Esprit. Quant à la chaleur fluidique de l’inspiration, nous la trouvons et nous la prenons chez vous-mêmes ; c’est la partie quintessenciée du fluide vital en émanation ; quelquefois nous l’empruntons à l’inspiré lui-même quand il est doué d’une certaine puissance fluidique (ou médianimique, comme vous l’appelez), le plus souvent nous l’empruntons à son entourage dans l’émanation de bienveillance dont il est plus ou moins entouré. C’est pour cela qu’on peut dire avec raison que la sympathie rend éloquent.

Si vous réfléchissez attentivement à ces causes, vous trouverez l’explication de beaucoup de faits qui étonnent d’abord, mais dont chacun possède une certaine intuition. L’idée seule ne suffirait pas à l’homme, si on ne lui donnait pas la puissance de l’exprimer. La chaleur est à l’idée ce que le périsprit est à l’Esprit, ce que votre corps est à l’âme.

Sans le corps, l’âme serait impuissante à agiter la matière ; sans la chaleur, l’idée serait impuissante à émouvoir les cœurs.

La conclusion de cette communication est que vous ne devez jamais abdiquer votre raison dans l’examen des inspirations qui vous sont soumises. Plus le médium a d’idées acquises, plus il est susceptible d’idées préconçues, plus aussi il doit faire table rase de ses propres pensées, déposer les influences qui l’agitent et donner à sa conscience l’abnégation nécessaire à une bonne communication.

Pascal.



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