Le dernier mois de l’année qui vient de s’écouler a vu naître un nouvel organe du Spiritisme, ce qui vient corroborer nos réflexions contenues dans l’article ci-dessus sur l’état du Spiritisme en 1864. D’après son début et la lettre que son directeur a bien voulu nous écrire avant sa publication, nous devons compter sur un nouveau champion pour la défense des vrais principes de la doctrine, nous voulons parler de ceux qui sont aujourd’hui sanctionnés par le grand contrôle de la concordance.
Qu’il soit donc le bienvenu.
En attendant que nous ayons pu le juger à ses œuvres, nous dirons que si le dicton : Noblesse oblige, est vrai, on peut à plus forte raison dire que titre oblige. Celui de Médium évangélique est tout un programme et un beau programme, qui impose de grandes obligations, mais qui, toutefois, pourrait s’entendre de deux manières. Il pourrait signifier, ou que le journal s’occupera principalement de controverses religieuses au point de vue dogmatique, ou que, comprenant le but essentiel du Spiritisme qui est la moralisation, il sera rédigé selon l’esprit évangélique, qui est synonyme de charité, tolérance et modération. Dans le premier cas, nous ne le suivrions pas, parce que l’intérêt même de la doctrine exige une extrême réserve dans le développement de ses conséquences, et que souvent on recule en voulant aller trop vite : « Rien ne sert de courir, il faut partir à point. » Dans le second, nous serons tout à lui. Voici, du reste, un extrait de sa profession de foi mise en tête du premier numéro :
« Le journal que nous entreprenons de fonder, sous le titre de Médium évangélique, a pour but d’entrer dans les voies nouvelles dont se préoccupe aujourd’hui le monde, je veux dire dans les voies du Spiritisme. Ce journal nous a paru nécessaire à Toulouse, à l’heure où les Spirites ne se comptent déjà plus parmi nous, à l’heure où leurs groupes nombreux grossissent davantage chaque jour. La publicité sera un moyen, en effet, de faire mieux connaître le résultat des travaux de ces groupes divers et de les rendre plus utiles à la grande cause du progrès moral auquel toutes nos destinées nous convient.
« Néanmoins, afin de ne pas flotter à tout vent de doctrine, dans ces sentiers encore difficiles, nous avons cru devoir arborer un étendard, sous les auspices duquel nous voulons sincèrement et résolument marcher, certains que le grand principe de la rénovation morale est là où il n’y a plus de Grecs ni de Romains, c’est-à-dire de juifs, de protestants, de catholiques, mais une grande famille unie par les liens de la fraternité, et tendant vers un but commun dans sa course haletante à travers les solitudes mystérieuses de la vie. Cet étendard, vous le connaissez. Ce n’est pas la croix d’or, fille de l’orgueil et des vaines pensées des hommes, mais la croix de bois, fille du dévouement et du sacrifice, disons-le, fille de la véritable charité. »
Nous regrettons que le défaut d’espace nous empêche de citer la profession de foi tout entière ; mais nous aurons sans doute occasion d’y revenir.
[1] Le
Médium évangélique paraît tous les samedis depuis le 15 décembre. —
Prix : Toulouse, 8 fr. par an ; 6 mois, 4 fr. 50. — Départements, 9
fr. et 5 fr. On s’abonne à Toulouse, †
rue de la Pomme, 34 ; à Paris, boulevard St.-Germain, †
68. [Le
Médium évangélique… journal spirite… [1re-2e
année.]. — Google Books.]
Il y a une image de ce article dans le service Google — Recherche de livres (Revue Spirite 1865).