1. — Sous ce titre, la société spirite de Turin † a commencé une publication mensuelle dont nous avons reçu les deux premiers numéros. Le but éminemment sérieux que se propose cette société, le talent et les lumières des membres qui en font partie, font bien augurer de la direction qui sera donnée à ce nouvel organe de la doctrine ; grâce à lui, et en raison de ce qu’il est écrit dans la langue nationale, le Spiritisme fera son chemin en Italie, où il trouve déjà de si nombreuses sympathies.
La société et son journal ont nettement arboré le drapeau de la société de Paris. † Le passage suivant, traduit du premier numéro, est une sorte de profession de foi qui indique suffisamment l’esprit qui préside à la rédaction.
« … Que celui donc qui voudra se livrer à l’étude du Spiritisme commence, avant de tenter les expériences, par lire les ouvrages qui traitent de la matière, et par les étudier attentivement, pour ne pas faire comme le voyageur qui, traversant un pays inconnu, sans guide ni conseils, risque à chaque pas de s’égarer ; et puisque d’autres ont déjà aplani la voie, la raison veut que l’on s’éclaire de leurs études pour apprendre la manière de distinguer les bons Esprits des mauvais, et pour savoir comment on doit s’y prendre pour se délivrer de ces derniers, pour ne pas être dupe de leurs tromperies, ni victime des maux qui pourraient en résulter.
« A cet effet se recommandent comme de la plus haute utilité les ouvrages écrits en français par un infatigable et savant Spirite, M. Allan Kardec, et dans lesquels on ne sait ce qu’on doit le plus louer, de la droiture des intentions, de la hauteur de la philosophie ou de la clarté de la diction. Parmi ces ouvrages, les principaux et les premiers à lire sont le Livre des Esprits et le Livre des Médiums. Dans le premier se trouve la théorie philosophique révélée, ainsi que l’affirme l’auteur, par des Esprits supérieurs, et dans le second un traité complet de la pratique du Spiritisme et de la manière d’acquérir, s’il est possible, la faculté médianimique.
« Mais ni l’un ni l’autre de ces ouvrages ne sont encore traduits en italien, et quand même ils pourraient, dans leur texte, être abordés par tout le monde, leur étendue serait un obstacle pour beaucoup. L’auteur lui-même a senti cette difficulté ; c’est pourquoi il a résumé la partie la plus essentielle du Livre des Esprits dans un opuscule intitulé : le Spiritisme à sa plus simple expression, lequel a été traduit dans notre langue et publié à Turin. Cette traduction a fait, on peut le dire, le tour de la péninsule entière, et il en a été vendu un très grand nombre d’exemplaires dans toutes les villes d’Italie.
« Mais comme l’auteur n’a pas fait un abrégé du Livre des Médiums, et en attendant que le livre complet puisse être traduit en italien, nous avons eu l’idée d’en publier un résumé qui, s’il ne peut se comparer à celui d’Allan Kardec, contient du moins les principaux avertissements qui sont de première nécessité pour ceux qui ont l’intention de s’appliquer à l’étude du Spiritisme pratique ; il suffira, nous l’espérons, pour indiquer la voie qu’il faut suivre pour réussir à se mettre en relation avec les bons Esprits, et à éloigner les Esprits inférieurs et pervers.
« Le Spiritisme, étudié avec pureté de sentiment, peut devenir la source des plus douces consolations pour tous les hommes de bien et désireux du progrès. »
2. — Un nouveau journal vient de paraître à Bordeaux, † sous le titre de : le Sauveur des peuples, journal du Spiritisme, propagateur de l’unité fraternelle. Directeurgérant, A. LEFRAISE. Il paraît toutes les semaines. — Ce titre promet beaucoup et impose de grandes obligations, car aujourd’hui il ne suffit plus de l’étiquette. Nous en reparlerons quand nous aurons pu apprécier la matière dont il le justifiera. S’il vient apporter une pierre utile à l’édifice, s’il vient, comme il le dit, unir au lieu de diviser, si la véritable charité de paroles et d’action est son guide envers ses frères en croyance, si sa polémique avec les adversaires de notre doctrine ne s’écarte pas des bornes de la modération et d’une loyale discussion, il sera le bienvenu, et nous serons heureux de l’encourager et de l’appuyer.
3. — Un nouvel ouvrage de M. Allan Kardec, du même volume environ que le Livre des Esprits, est sous presse depuis la fin de décembre ; il devait paraître en février, mais les retards involontaires dans l’impression, et les soins que celle-ci exige, ne l’ont pas permis. Tout nous fait espérer que nous pourrons en annoncer la mise en vente dans le prochain numéro. Il est destiné à remplacer l’ouvrage annoncé sous le titre : Les voix du monde invisible, et dont le plan primitif a été radicalement changé.