Aujourd’hui nous nous occuperons de la coquetterie féminine qui est l’ennemie de l’amour : elle le tue ou elle l’amoindrit, ce qui est pis. La femme coquette ressemble à un oiseau en cage qui, par ses chants, attire les autres oiseaux auprès de lui. Elle attire les hommes qui brisent leurs cœurs contre les barreaux qui l’enferment. Plaignons-la plus qu’eux ; rendue captive par l’étroitesse de ses idées et par la sécheresse de son cœur, elle piétine dans l’obscurité de sa conscience, ne pouvant jamais voir luire le soleil de l’amour qui ne rayonne que pour les âmes généreuses et dévouées. Il est plus difficile de ressentir l’amour que de l’inspirer, et tous, cependant, s’inquiètent et fouillent le cœur désiré sans examiner d’abord si le leur possède le trésor convoité. Non, l’amour qui est la sensualité de l’amour-propre, n’est pas l’amour plus que la coquetterie n’est la séduction pour une âme élevée. On a raison de jeter le blâme et d’entourer de difficultés ces fragiles liaisons, honteux échange de vanité, de misères de toutes sortes ; l’amour demeure étranger à ces choses-là ; pas plus que le rayon, il n’est souillé par le fumier qu’il éclaire. Insensées sont les femmes qui ne comprennent pas que leur beauté, leur vertu, c’est l’amour dans son abandon, dans son oubli des intérêts personnels, et dans la transmigration de l’âme qui se livre tout entière à l’être aimé. Dieu bénit la femme qui a porté le joug de l’amour, il repousse celle qui a fait de ce précieux sentiment un trophée à sa vanité, une distraction à son oisiveté, ou une flamme charnelle qui consume le corps en laissant le cœur vide.
Georges.
Allan Kardec.
Paris. — Typ. H. CARION, rue Bonaparte, 64. †
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