Vendredi, 16 novembre 1860. (Séance particulière.)
Admission de deux nouveaux membres.
Communications diverses. 1º Lecture de plusieurs dissertations obtenues en dehors des séances.
2º Lettre de M. de Porry, de Marseille, † qui fait hommage à la Société de la seconde édition de son poème intitulé : Uranie. La Société remercie l’auteur de l’avoir mise à même d’apprécier son talent, qu’elle est heureuse de lui voir appliquer aux idées spirites. Ces idées, en revêtant la forme gracieuse de la poésie, ont un charme qui les fait accepter plus aisément par ceux que pourrait effrayer la sévérité de la forme dogmatique.
3º Lettre de M. L…, qui donne de nouveaux détails sur l’Esprit frappeur et obsesseur dont il a déjà entretenu la Société. (Voir le compterendu ci-après.)
4º Lettre de mesdames G…, du département de l’Indre, † sur les mauvais tours et les déprédations dont elles sont victimes depuis plusieurs années, et qu’elles attribuent à un Esprit malveillant. Elles sont six sœurs, et, malgré toutes les précautions qu’elles prennent, leurs robes sont enlevées des tiroirs des meubles, quoique fermés à clef, et souvent sont coupées en morceaux.
5º M. Th… rapporte un cas d’obsession violente exercée sur un médium par un mauvais Esprit qu’il est parvenu à maîtriser et à chasser. Cet Esprit, s’adressant à M. Th…, écrivit : Je te hais, toi qui me domptes. Depuis lors il n’a plus reparu, et le médium n’a plus été entravé dans l’exercice de sa faculté.
6º M. Allan Kardec cite un fait personnel d’indication donnée par les Esprits, et remarquable par sa précision ; dans un entretien qu’il avait eu la veille avec son Esprit familier, ce dernier lui dit : Tu trouveras dans le Siècle d’aujourd’hui un long article sur ce sujet, et qui répond à ta question ; c’est nous qui avons inspiré l’auteur et la création dont il rend compte, parce quelle se rattache aux grandes réformes humanitaires qui se préparent. Cet article, dont ni M. Kardec ni le médium n’avaient connaissance, se trouvait effectivement dans le journal indiqué, sous le titre désigné, ce qui prouve que les Esprits peuvent être au courant des publications d’ici-bas.
TRAVAUX DE LA SÉANCE. Enseignement spontané. Communication signée Cazotte, par M. A. Didier. — Autre, contenant les plaintes d’un Esprit souffrant et égoïste, par madame Costel.
Évocations. Second entretien avec l’Esprit gastronome qui a pris le nom de Balthazar, et qu’une personne a cru reconnaître pour être celui de M. G… de la R…, † ce qui est confirmé par l’Esprit. [v. Balthazar, ou l’Esprit gastronome]
Questions diverses. Questions adressées à saint Louis sur l’Esprit frappeur dont parle la lettre de M. L…, et sur l’Esprit déprédateur de mesdames G…. Il dit, à l’égard de ce dernier, qu’il sera plus facile d’en avoir raison, attendu qu’il est plus espiègle que méchant.
(Séance générale.)
Communications diverses. Lecture de plusieurs dissertations obtenues en dehors de la séance : Entrée d’un coupable dans le monde des Esprits, signée Novel, par madame Costel. — Le Châtiment de l’égoïste, par la même ; cette communication forme suite avec celle du même Esprit, obtenue dans la dernière séance. — Autre sur le libre arbitre, signée Marcillac. — Réflexions de l’Esprit de vérité sur les communications relatives au châtiment de l’égoïste, par M. C….
TRAVAUX DE LA SÉANCE. Enseignement spontané. 1º Le lutin familier, signé Charles Nodier, par madame Costel. — 2º Parabole de Lazare, signée Lamennais, par M. A. Didier. — 3º L’Esprit d’Alfred de Musset se présente, par mademoiselle Eugénie ; il offre de traiter un sujet au choix de l’assemblée ; ce choix étant laissé à sa disposition, il donne une remarquable dissertation sur les consolations du Spiritisme. Sur son offre de répondre aux questions qui lui seront adressées, il traite les sujets suivants : Quelle est l’influence de la poésie sur le Spiritisme ? — Y aurat-il un art Spirite, comme il y a eu l’art païen et l’art chrétien ? — Quelle est l’influence de la femme au XIXº siècle ?
Évocations. Évocation de Cazotte qui s’est manifesté spontanément dans la dernière séance ; plusieurs questions lui sont adressées sur le don de prévision qu’il paraissait avoir de son vivant.
Questions et problèmes divers. — Sur l’ubiquité des Esprits dans les manifestations visuelles. — Sur les Esprits des ténèbres, à propos des manifestations de M. Squire, qui ne se produisent que dans l’obscurité.
Nota. Nous traiterons cette question dans un article spécial en parlant de M. Squire.
M. Jobard lit trois charmantes pièces de poésie de sa composition : Le bonheur des Martyrs, — l’Oiseau de Paradis, — l’Annexion, fable.
(Séance particulière.)
Affaires administratives. Lettre collective signée de plusieurs membres, au sujet de la proposition de M. L… Les conclusions admises par le comité sont adoptées par la Société.
Lettre de M. Sol…, qui prie la Société d’accepter sa démission de membre du comité, motivée sur les voyages qui l’éloignent de Paris † la plus grande partie de l’année. — La Société exprime ses regrets de la détermination de M. Sol… ; elle espère qu’elle sera assez heureuse pour le conserver au nombre de ses membres. M. le Président est prié de lui répondre dans ce sens. Il sera pourvu à son remplacement dans le comité.
Communications diverses. 1º Dictée spontanée contenant de nouvelles explications sur l’ubiquité, signée saint Louis. Discussion à propos de cette communication.
2º Autre, signée Charles Nodier, obtenue par un médium étranger à la Société, et transmise par M. Didier père, au sujet de l’article du Journal des Débats contre le Spiritisme.
3º M. D…, du département de la Vienne, † prie avec instance de vouloir bien évoquer M. Jean-Baptiste D…, son beau-père. La Société ne se prête jamais à ces sortes de demandes lorsqu’elles n’ont qu’un intérêt privé, surtout en l’absence des personnes intéressées, et lorsqu’elle ne connaît pas celles-ci directement. Cependant, en raison du caractère honorable et de la position officielle du correspondant, des circonstances particulières que présente le défunt, et de l’athéisme que ce dernier a professé toute sa vie, elle pense que cette évocation peut offrir un utile sujet d’études ; en conséquence, elle le met à l’ordre du jour.
4º Plusieurs membres rendent compte d’un phénomène intéressant de manifestation physique dont ils ont été témoins. Il consiste dans l’enlèvement d’une personne par l’influence médianimique de deux jeunes demoiselles de 15 à 16 ans qui, posant deux doigts sous les barreaux de la chaise, la soulèvent à la hauteur de plus d’un mètre, quel qu’en soit le poids, comme elles le feraient du corps le plus léger. Ce phénomène a été répété plusieurs fois, et toujours avec la même facilité.
(Nous en donnerons l’explication dans un article spécial.)
5º M. Jobard donne lecture d’un article de sa composition intitulé : La Conversion d’un paysan.
TRAVAUX DE LA SÉANCE. Enseignement spontané. Dissertation sur l’ubiquité, signée Channing, par mademoiselle Huet. — Autre, sur l’article du Journal des Débats, signée André Chénier, par M. A. Didier. — Autre, signée Rachel, par madame Costel.
Un fait digne de remarque, rappelé à propos des deux premières communications, c’est que, lorsqu’un sujet d’une certaine importance est à l’ordre du jour, il est très ordinaire de le voir traiter par plusieurs Esprits, par des médiums et dans des lieux différents. Il semble que, s’intéressant à la question, chacun veuille concourir à l’enseignement qui peut en ressortir.
Évocations. 1º M. Jean-Baptiste D…, dont il a été parlé ci-dessus, et de son frère, tous les deux matérialistes et athées. La situation du premier, qui s’est suicidé, est surtout déplorable.
2º Évocation de M. C… de B…, de Bruxelles, † sur la demande de M. Jobard, qui l’a personnellement connu.
(Séance particulière.)
Admission de M. C…, professeur à Paris, comme associé libre.
Communications diverses. Lecture d’une dissertation signée l’Esprit de vérité, obtenue dans une séance particulière chez M. Allan Kardec, à propos de la définition de l’art, et de la distinction entre l’art païen, l’art chrétien et l’art Spirite.
M. Theub… complète cette définition en disant qu’on peut considérer l’art païen comme étant l’expression du sentiment matériel, l’art chrétien celle de l’expiation, et l’art Spirite celle du triomphe.
TRAVAUX DE LA SÉANCE. Enseignement Spirite spontané. Dissertation signée Lamennais, par M. A. Didier. — Autre, signée Charles Nodier, par mademoiselle Huet. Il continue le sujet commencé le 24 août 1860, quoique personne n’en eût gardé le souvenir, et n’ait pu le lui rappeler. — Autre, signée Georges, par madame Costel.
Évocations. Le docteur Kane, voyageur américain au pôle arctique, et qui a découvert une mer libre au-delà de la ceinture des glaces polaires.
Appréciation très juste de la part de l’Esprit sur les résultats de cette découverte.
Questions diverses. Questions adressées à Charles Nodier sur les causes qui peuvent influer sur la nature des communications dans certaines séances, et notamment dans celle de ce jour, où les Esprits n’ont pas eu leur éloquence ordinaire. Discussion à ce sujet.
(Séance générale.)
M. Indermuhle, de Berne, † fait hommage à la Société d’une brochure allemande publiée à Glaris, † 1855, intitulée : L’Eternité n’est plus un secret, ou Révélations les plus évidentes sur le monde des Esprits.
Communications diverses. 1º Lecture d’une évocation très intéressante et de plusieurs dissertations spirites obtenues en dehors des séances.
2º Fait de manifestation visuelle rapporté par M. Indermuhle, dans sa lettre adressée à la Société.
3º Fait personnel à M. Allan Kardec et qui peut être considéré comme une preuve d’identité de l’Esprit d’un personnage ancien. Mademoiselle J… a eu plusieurs communications de Jean l’évangéliste, et chaque fois avec une écriture très caractérisée et toute différente de son écriture ordinaire. Sur sa demande, M. Allan Kardec ayant évoqué cet Esprit, par madame Costel, il s’est trouvé que l’écriture avait exactement le même caractère que celle de mademoiselle J… quoique le nouveau médium n’en eût aucune connaissance ; de plus le mouvement de la main avait une douceur inaccoutumée, ce qui était encore une similitude ; enfin les réponses concordaient de tous points avec celles qui avaient été faites par mademoiselle J… et rien dans le langage qui ne fût à la hauteur de l’Esprit évoqué.
4º Notice remise par M. D… sur un cas remarquable de vision et de révélation arrivé à un cultivateur peu de jours avant sa mort.
TRAVAUX DE LA SÉANCE. — Communications spirites spontanées. Les trois types : Hamlet, Tartufe et Don Juan, signée Gérard de Nerval, par M. A. Didier. — Fantaisie, signée Alfred de Musset, par madame Costel. — Le jugement, signé Léon X, par mademoiselle Eugénie.
Évocation du cultivateur dont il a été parlé plus haut. Il donne quelques explications sur ses visions. Une particularité remarquable c’est l’absence de toute orthographe, et un langage tout à fait semblable à celui des gens de campagne.
Questions diverses adressées à saint Louis sur les faits relatifs à l’évocation ci-dessus.
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