Où courent ces enfants revêtus de robes blanches ? la joie illumine leurs cœurs ; leur essaim folâtre va s’ébattre dans les vertes prairies où ils feront une ample moisson de fleurs et poursuivront l’insecte brillant qui se nourrit dans leurs calices. Insouciants et heureux, ils ne voient pas plus loin que l’horizon bleu qui les entoure ; leur chute sera terrible, si vous ne vous hâtez de disposer leurs cœurs aux enseignements spirites ;
Car les Esprits du Seigneur ont passé à travers les nues et viennent vous prêcher ; prêtez l’oreille à leurs voix amies ; écoutez attentivement ;
peuples, faites silence !
Ils sont devenus grands et forts ; la mâle beauté des uns, la grâce et l’abandon des autres font revivre dans le cœur des pères les doux souvenirs d’une époque déjà éloignée d’eux, mais le sourire qui allait s’épanouir sur leurs lèvres flétries disparaît pour faire place aux sombres soucis. C’est qu’eux aussi, ils ont bu à longs traits dans la coupe enchantée des illusions de la jeunesse, et son poison subtil a appauvri leur sang, énervé leurs forces, vieilli leurs visages, dégarni leurs fronts, et ils voudraient empêcher leurs fils de goûter à cette coupe empoisonnée. Frères ! le Spiritisme sera l’antidote qui doit préserver la nouvelle génération de ses mortels ravages ;
Car les Esprits du Seigneur ont passé à travers les nues et viennent vous prêcher ; prêtez l’oreille à leurs voix amies ; écoutez attentivement ;
peuples, faites silence !
Ils ont atteint l’âge de la virilité ; ils sont devenus hommes ; ils sont sérieux et graves, mais ils ne sont pas heureux ; leur cœur est blasé et n’a qu’une fibre sensible : celle de l’ambition. Ils emploient tout ce qu’ils ont de force et d’énergie à acquérir des biens terrestres. Pour eux, pas de bonheur sans les dignités, les honneurs, la fortune. Insensés ! D’un instant à l’autre, l’ange de la délivrance va vous frapper ; vous serez forcés d’abandonner toutes ces chimères ; vous êtes des proscrits que Dieu peut rappeler d’un instant à l’autre dans la mère patrie. Ne bâtissez ni palais ni monuments ; une tente, des vêtements et du pain, voilà le nécessaire. Contentez-vous de cela, et avec votre superflu donnez à vos frères qui en manquent : l’abri, le vêtement et le pain. Le Spiritisme vient vous dire que les véritables trésors que vous devez acquérir sont l’amour de Dieu et du prochain ; ils vous feront riches pour l’éternité ;
Car les Esprits du Seigneur ont passé à travers les nues et viennent vous prêcher ; prêtez l’oreille à leurs voix amies ; écoutez attentivement ;
peuples, faites silence !
Ils ont leurs fronts penchés sur le bord du sépulcre ; ils ont peur et voudraient relever la tête, mais le temps a voûté leurs épaules, raidi leurs nerfs et leurs muscles, et ils sont impuissants à regarder en haut. Ah ! quelles angoisses viennent les assaillir ! Ils repassent dans le secret de leur âme leur vie inutile et souvent criminelle ; le remords les ronge comme un vautour affamé ; c’est qu’ils ont souvent, dans le cours de cette existence écoulée dans l’indifférence, nié leur Dieu, et il leur apparaît au bord de la tombe, vengeur inexorable. Ne craignez pas, Frères, et priez. Si dans sa justice, Dieu vous châtie, il fera grâce à votre repentir, car le Spiritisme vient vous dire que l’éternité des peines n’existe pas, et que vous renaissez pour vous purifier et expier. Aussi, vous qui êtes fatigués de votre exil sur la terre, faites tous vos efforts pour vous améliorer afin de n’y plus revenir ;
Car les Esprits du Seigneur ont passé à travers les nues et viennent vous prêcher ; prêtez l’oreille à leurs voix amies ; écoutez attentivement ;
peuples, faites silence !
Byron.
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