Je suis satisfait de vous voir tous exacts au rendez-vous que je vous ai donné. La bonté de Dieu s’étendra sur vous, et toujours vos anges gardiens vous aideront de leurs conseils, et vous préserveront de l’influence des mauvais Esprits, si vous savez écouter leur voix et fermer vos cœurs à l’orgueil, à la vanité et à la jalousie.
Dieu m’a chargé d’une mission à remplir envers les croyants qu’il favorise du médiomat. Plus ils reçoivent de grâces du Très-Haut, plus ils courent de dangers ; et ces dangers sont d’autant plus grands qu’ils prennent naissance dans les faveurs même que Dieu leur accorde.
Les facultés dont jouissent les médiums leur attirent les éloges des hommes : les félicitations, les adulations, voilà leur écueil. Ces mêmes médiums, qui devraient toujours avoir présente à la mémoire leur incapacité primitive, l’oublient ; ils font plus : ce qu’ils ne doivent qu’à Dieu, ils l’attribuent à leur propre mérite. Qu’arrive-t-il alors ? Les bons Esprits les abandonnent ; n’ayant plus de boussole pour les guider, ils deviennent les jouets des Esprits trompeurs. Plus ils sont capables, plus ils sont portés à se faire un mérite de leur faculté, jusqu’à ce qu’enfin Dieu, pour les punir, leur retire un don qui ne peut plus que leur être fatal.
Je ne saurais trop vous rappeler de vous recommander à votre ange gardien, afin qu’il vous aide à vous tenir en garde contre votre plus cruel ennemi, qui est l’orgueil. Souvenez-vous que sans l’appui de votre divin maître, vous, qui avez le bonheur d’être les intermédiaires entre les Esprits et les hommes, vous serez punis d’autant plus sévèrement que vous aurez été plus favorisés si vous n’avez pas profite de la lumière.
Je me plais à croire que cette communication, dont tu donneras connaissance à ta société, portera ses fruits, et que tous les médiums qui s’y trouvent réunis, se tiendront en garde contre l’écueil où ils viendraient se briser ; cet écueil, je vous le dis à tous, c’est l’orgueil.
Jeanne D’Arc.
AVIS. Nous sommes heureux d’annoncer à nos lecteurs la réimpression de l’Histoire de Jeanne d’Arc, dictée par elle-même. Cet ouvrage paraîtra sous peu, chez M. Ledoyen. Nous en reparlerons.
Allan Kardec.
Paris. — Imprimerie de H. CARION, 64, rue Bonaparte. †