On lit dans un journal : « Suivant la Gazette des Hôpitaux, on compte en ce moment à l’hôpital des aliénés de Zurich † 25 personnes qui ont perdu la raison, grâce aux tables tournantes et aux Esprits frappeurs. »
Nous demandons d’abord s’il est bien avéré que ces 25 aliénés doivent tous la perte de leur raison aux Esprits frappeurs, ce qui est au moins contestable jusqu’à preuve authentique. En supposant que ces étranges phénomènes aient pu impressionner fâcheusement certains caractères faibles, nous demanderons en outre si la peur du diable n’a pas fait plus de fous que la croyance aux Esprits. Or, comme on n’empêchera pas les Esprits de frapper, le danger est dans la croyance que tous ceux qui se manifestent sont des démons. Ecartez cette idée en faisant connaître la vérité, et l’on n’en aura pas plus peur que des feux follets ; l’idée qu’on est assiégé par le diable est bien faite pour troubler la raison. Voici, du reste, la contre-partie de l’article ci-dessus. Nous lisons dans un autre journal : « Il existe un curieux document statistique des funestes conséquences qu’entraîne, parmi le peuple anglais, l’habitude de l’intempérance et des liqueurs fortes. Sur 100 individus admis à l’hospice des fous de Hamwel, il y en a 72 dont l’aliénation mentale doit être attribuée à l’ivresse. »
Nous recevons de nos abonnés de nombreuses relations de faits très intéressants que nous nous empresserons de publier dans nos prochaines livraisons, le défaut d’espace nous empêchant de le faire dans celle-ci.
Allan Kardec.
[1] [v.
Remarque
du copilateur.]
Il y a une image de ce article dans le service Google — Recherche de livres (Revue Spirite 1858).