1. — 30 juillet. — Je suis à présent moins malheureux, car je ne sens plus la chaîne qui m’attachait à mon corps ; je suis libre enfin, mais je n’ai point satisfait à l’expiation ; il faut que je répare le temps perdu, si je ne veux voir prolonger mes souffrances. 2 Dieu, je l’espère, verra mon repentir sincère et voudra bien m’accorder son pardon. Priez encore pour moi, je vous en supplie.
3 Hommes, mes frères, j’ai vécu pour moi seul ; aujourd’hui je l’expie et je souffre ! Que Dieu vous fasse la grâce d’éviter les épines auxquelles je me déchire. Marchez dans la voie large du Seigneur et priez pour moi, car j’ai abusé des biens que Dieu prête à ses créatures !
4 Celui qui sacrifie aux instincts brutaux l’intelligence et les bons sentiments que Dieu a mis en lui, s’assimile à l’animal qu’il maltraite souvent. 5 L’homme doit user avec sobriété des biens dont il est dépositaire ; il doit s’habituer à ne vivre qu’en vue de l’éternité qui l’attend, et par conséquent se détacher des jouissances matérielles. 6 Sa nourriture ne doit avoir d’autre but que sa vitalité ; son luxe doit se subordonner aux besoins stricts de sa position ; ses goûts, ses penchants naturels même doivent être régis par la plus forte raison, sans quoi il se matérialise au lieu de s’épurer. 7 Les passions humaines sont un lien étroit qui s’enfonce dans les chairs : ne le resserrez donc pas. Vivez, mais ne soyez pas viveurs. Vous ne savez pas ce qu’il en coûte quand on retourne dans la patrie ! Les passions terrestres vous dépouillent avant de vous quitter, et vous arrivez au Seigneur nus, entièrement nus. 8 Ah ! couvrez-vous de bonnes œuvres ; elles vous aideront à franchir l’espace qui vous sépare de l’éternité. Manteau brillant, elles cacheront vos turpitudes humaines. Enveloppez-vous de charité et d’amour, vêtements divins que rien n’enlève.
2. — Instruction du guide du médium. — Cet Esprit est dans une bonne voie puisque au repentir il ajoute des conseils pour se mettre en garde contre les dangers de la route qu’il a suivie. 2 Reconnaître ses torts est déjà un mérite, et un pas de fait vers le bien ; c’est pourquoi sa situation, sans être heureuse, n’est plus celle d’un Esprit souffrant. 3 Il se repent ; il lui reste la réparation qu’il accomplira dans une autre existence d’épreuve. Mais avant d’en arriver là, savez-vous quelle est la situation de ces hommes à la vie toute sensuelle qui n’ont donné à leur esprit d’autre activité que celle d’inventer sans cesse de nouvelles jouissances ? 4 L’influence de la matière les suit au-delà de la tombe, et la mort ne met pas un terme à leurs appétits que leur vue, aussi bornée que sur la terre, cherche en vain les moyens de satisfaire. 5 N’ayant jamais cherché la nourriture spirituelle, leur âme erre dans le vide, sans but, sans espoir, en proie à l’anxiété de l’homme qui n’a devant lui que la perspective d’un désert sans bornes. 6 La nullité de leurs occupations intellectuelles pendant la vie du corps, amène naturellement la nullité du travail de l’Esprit après la mort ; ne pouvant plus satisfaire le corps, il ne leur reste rien pour satisfaire l’Esprit ; de là un mortel ennui dont ils ne prévoient pas le terme, et auquel ils préféreraient le néant ; mais le néant n’existe pas ; 7 ils ont pu tuer le corps, mais ils ne peuvent tuer l’Esprit ; il faut donc qu’ils vivent dans ces tortures morales jusqu’à ce que, vaincus par la lassitude, ils se décident à jeter un regard vers Dieu.
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